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Bien choisir la canne et le moulinet pour pêcher à la mouche : les conseils de notre expert

Il y a de nombreuses approches concernant le choix du matériel. Si l’on recherche uniquement du plaisir dans la pratique, on s’attachera à choisir une canne polyvalente en matière de longueur et de puissance par rapport au type de rivières que l’on fréquente le plus, avec une action « qui correspondra » à notre ressenti personnel, ce qui est généralement très lié à notre tempérament. Si au contraire, on recherche une efficacité de résultat, on choisira nos ensembles adaptés à une technique spécifique. Nous allons décrire dans ces lignes les facteurs permettant de faire un choix matériel précis et efficace en fonction de vos besoins spécifiques.

La longueur de la canne est directement liée à la technique employée et aux milieux dans lesquels nous pêchons. On va choisir avant tout une canne pour la rivière selon deux paramètres principaux : sa longueur et sa puissance. Pour ce qui est de la longueur, elle dépendra des distances de pêche, une canne courte (moins de 10’) étant faite pour lancer, une canne longue (supérieur à 10’) pour pêcher « sous le scion ». On distinguera cependant deux approches globales : la pêche avec une soie et la pêche au fil. En général, les cannes de moins de 10’ seront plutôt destinées à la pêche à la soie, celles supérieures à 10’ sont plus spécifiques à la pêche au fil. Plus une canne sera courte, que ce soit pour l’une ou l’autre des deux approches, plus elle sera précise. Pour la pêche à la soie, plus la canne sera courte, plus elle sera adaptée aux petits milieux ou aux postes précis et aux dérives courtes. Une action rapide pourra compléter parfaitement ce choix. Au contraire, plus les dérives seront longues et les milieux larges, plus une canne longue sera adaptée. Dans le cadre de la pêche au fil, on partira du même postulat, plus la canne sera courte (10’), plus elle sera adaptée aux postes courts et précis et aux dérives courtes. Au contraire, moins les postes seront marqués, et plus les dérives seront longues, plus une canne longue sera adaptée.

En nymphe en eaux rapides, une canne longue sera très efficace.
Crédit photo : Grégoire Juglaret

Puissance de la canne

C’est souvent ici que les questions se posent. Plusieurs facteurs vont rentrer en ligne de compte : distance de pêche, taille des poissons cherchés, encombrement du milieu, conditions de vent… Tout ça est vrai, mais le plus important sera le choix des imitations à employer ! Plus une mouche sera volumineuse et lourde, plus on sera obligé d’employer des cannes puissantes et inversement. Dans l’extrême, il sera impossible d’envoyer une mouche à brochet de 20 cm avec une 7’6#3 ! Si l’on pêche avec des toutes petites mouches ou des nymphes très légères, on pêchera forcément très fin et, de ce fait, on sera obligé d’utiliser du matériel léger pour les envoyer. Exemple : une pêche avec des émergentes sur hameçon de 22 nécessitera l’emploi d’un Nylon en 8 centièmes, ce qu’il faudra associer à une soie de 2 ou 3 avec forcément la canne compatible.

Une canne courte (moins de 10’) est faite pour lancer, une canne longue (supérieur à 10’) pour pêcher « sous le scion ».
Crédit photo : Herlé Hamon

Si l’on emploie des mouches volumineuses, sur hameçon de 12 ou 10, la finesse sera contre-productive et il faudra employer du matériel plus fort. Exemple : si la pêche se fait avec des imitations d’imago de mouches de mai, on aura besoin d’une puissance de #5, voire #6, et on ne descendra pas bien en dessous du 15 centièmes pour éviter vrillage, manque de précision et casses intempestives. Si l’on pêche des rivières puissantes et profondes, on sera obligé d’utiliser des nymphes relativement lourdes, le train de mouches pouvant évoluer régulièrement entre 0,8 gramme et parfois plus de 2 grammes. Dans cette situation, on devra utiliser des cannes relativement puissantes, jusqu’à soie de 4, non seulement pour pouvoir lancer ces nymphes, mais aussi pour être capable d’assurer un ferrage efficace en profondeur. Si l’on utilise des puissances inférieures, le risque de décrochage est vraiment majeur. Dans le cadre de la pêche des petites eaux, on utilisera des nymphes beaucoup plus légères, ce qui nécessitera des puissances plus faibles pour les envoyer (on descendra très régulièrement en n°2 notamment lors des pêches d’étiage), ce qui, dans ces conditions, n’occasionnera pas de faiblesse au ferrage et à la tenue du poisson.

Une jolie truite prise au fil en pêchant sous la canne.
Crédit photo : Herlé Hamon

Moulinet, soie et fil

Plus on devra lancer à distance, plus on aura besoin d’une soie parfaitement droite. De ce fait, un moulinet avec un diamètre de bobine large sera plus approprié afin d’éviter à la soie de prendre de la mémoire. Dans ce cadre, un moulinet manuel large arbor sera parfait. À l’inverse, plus on pêchera court, ou dans des rivières turbulentes, plus un moulinet semi-automatique sera adapté. Le fait de pouvoir récupérer l’excédant de soie à l’aide de la main qui tient la canne augmente considérablement le temps de pêche et la qualité du contrôle de la dérive. Lors du choix du moulinet, le frein est un paramètre la plupart du temps secondaire. Faites-vous plaisir selon vos envies, en veillant juste à ce que votre moulinet chargé de sa soie et son backing équilibre au mieux votre canne. On partira de base avec un numéro de soie définit par celui préconisé par le fabricant et indiqué sur la canne. Il représente le poids idéal pour charger la canne, poids étalonné sur les 9 premiers mètres de soie. Mais sur ces 9 m, la répartition du poids peut être très différente d’un modèle à l’autre. Grâce à ces différences, on pourra choisir le profil le plus adapté à la pêche que l’on souhaite pratiquer.

Avec l’avènement des pêches en nymphe au fil, il n’est pas rare, pour plus de justesse et d’efficacité, de devoir pêcher avec deux cannes, une spécifique à la sèche, l’autre dédiée à la pêche au fil.
Crédit photo : Grégoire Juglaret

Plus on aura besoin de pêcher à courte distance, plus il sera nécessaire de charger rapidement la canne. Pour cela, un profil WF très décentré sur l’avant est nécessaire. La répartition du poids de ce type de soie étant très proche du bas de ligne, elle permettra de charger la canne avec seulement quelques mètres de soie sortis de l’anneau de tête, et d’envoyer des bas de ligne, même très longs, notamment dans la pratique de la pêche en nymphe à vue. Au contraire, si on a besoin de pêcher à distance, un fuseau plus long sera beaucoup plus discret et plus efficace tant dans la discrétion qu’au ferrage, le profil ayant moins de prise à l’eau.

Les secteurs de pêche doivent influencer le choix de nos outils.
Crédit photo : Herlé Hamon

Une question d'équilibre

Tout est une question d’équilibre. Plus on pêchera léger, plus on utilisera une canne de faible puissance (généralement une puissance de 2/3 conviendra très bien), et plus on devra utiliser un corps de ligne fin pouvant descendre jusqu’en 14 centièmes pour des pêches. Par exemple, quand on emploie deux nymphes munies chacune d’une bille de 2 mm, le corps de ligne sera constitué d’un Nylon souple type Kamoufil en 14 ou 16. Ça sera le matériau idéal. Dans le cas contraire, lors de la pratique en eaux profondes ou avec des nymphes lourdes, on utilisera des cannes plus puissantes, régulièrement jusqu’à 3/4, et de ce fait des diamètres plus importants, pouvant aller jusqu’à 18 centièmes pour les pêches à plus de deux grammes de nymphes. Un fluorocarbone en 18, plus rigide que le Nylon, sera parfaitement adapté. Dès lors que vous chercherez à maximiser vos résultats, ce qui peut être un plaisir parmi d’autres, le choix de votre ensemble sera prépondérant. Il ne vous reste plus qu’à vous inspirer de ces grandes lignes directrices pour composer selon vos goûts et ressentis personnels le meilleur ensemble qui soit, adapté à vos propres conditions.

Ce pêcheur a choisi une canne longue pour pêcher en nymphe ce profond courant
Crédit photo : Herlé Hamon

Que ce soit au fil ou à la soie, un paramètre déterminant pour la qualité des lancers et de la précision est l’équilibre de l’ensemble canne/soie. N’achetez jamais un ensemble parce qu’il est léger mais parce qu’il est équilibré ! Le point d’équilibre doit se trouver à l’emplacement de votre index lorsque vous tenez la canne. Un point d’équilibre trop haut vous fera ouvrir la boucle durant le lancer et vous perdrez en précision tout en fatiguant votre poignet plus que de raison. Avec un ensemble déséquilibré, vous serez également obligé de serrer fort la poignée, ce qui augmente le risque de décroche et même de casse.

Une canne adaptée et une récompense méritée.
Crédit photo : Herlé Hamon

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