Le réservoir de la Sablonnière se trouve en Ille-et-Vilaine (35) sur la commune de Bonnemain, à 45 km au nord de Rennes, 25 km de Dinan, 31 km au sud de Saint-Malo et 50 km d’Avranches. Pour les pêcheurs de la pointe bretonne, il faudra faire beaucoup plus de route, mais cela permet de pêcher un autre lac pour agrémenter son expérience personnelle et changer de coin. Il est situé au calme dans un cadre sauvage boisé, entouré de champs. La tranquillité y règne, ce qui est toujours agréable pour pratiquer notre loisir. D’une superficie de 4,3 hectares, c’est un plan d’eau varié constitué de deux plages où le wading est autorisé, proche de l’arrivée d’eau et de berges bien entretenues et dégagées pour pêcher du bord. Sur les plages, la profondeur varie entre 50 cm et 1,5 m, descendant en pente douce vers le milieu du lac. Le fond est sablo-vaseux. Le reste du lac se pêche depuis le bord. Le fond varie entre 1 m et près de 4 mètres. L’eau y est souvent claire, mais ce n’était pas le cas lors de notre virée à cause des récentes pluies abondantes. Cependant, la pêche à vue n’y est pas une technique de prédilection, bien qu’en conditions normales, il soit possible de trouver quelques truites en vadrouille très près du bord.
Une pêche en wading divertissante
Il est toujours agréable de pouvoir pêcher les pieds dans l’eau. Nous, les moucheurs, adorons être dans le même élément que nos chers poissons. C’est bien l’avis de Jean-Marc, un ami pêcheur de Guingamp, qui connaît bien le lac et nous a donné envie de le découvrir. Nous commençons donc la journée sur la plage devant l’abri pour le pique-nique, mis à disposition pour les pêcheurs. Un plus non négligeable notamment en hiver, lorsque les conditions sont rudes. Je suis Jean-Marc et entre dans l’eau à une vingtaine de mètres de lui. Nous restons en retrait dans un premier temps, car quelques truites bougent en surface à une quinzaine de mètres du bord. Kévin, quant à lui, essaye depuis la berge sur un poste non loin de nous, entre la plage et une fosse où les truites aiment stationner. Mon ami connaît le lac et a ses mouches fétiches. Il débutera les premiers lancers avec deux streamers bien lestés (bille tungstène), montés sur une soie flottante. Dès son premier lancer, il prend déjà une première truite. Il ne me faudra pas longtemps non plus pour être aux prises avec une jolie arc, bien combative, qui aura craqué pour un petit streamer en polar chenille et l’aile en lapin rose. Un modèle que j’ai créé cet automne. J’utilise pour ma part une soie de 6 flottante et une pointe intermédiaire pour aller plus rapidement près du fond qui se situe approximativement entre 1,5 m et 2 m maximum. L’eau est bien froide et bien que les truites bougent aux premières lueurs du jour, elles devraient rester près du fond le reste de la journée. Nous continuons de prendre des truites, alors que Kévin n’a pas de résultat. Comme toujours en réservoir, il faut se poser les bonnes questions et trouver ce qui pêche. Est-ce la profondeur ? Le choix des mouches ? L’animation ? La hauteur à laquelle les mouches évoluent? De nombreux facteurs sont à prendre en compte.
Changement tactique
Je change de tactique et décide de leur proposer un montage avec deux « apps worms » de différentes couleurs, que j’utilise depuis cette saison. Ces mouches montées uniquement avec des pattes en élastique, très mobiles, sont de véritables aimants à truites. Les résultats ne se font pas attendre. Je lance, laisse couler les mouches près du fond et réalise un mini rolly-polly (de 2 cm de long) pour avoir une animation linéaire près du fond avec parfois quelques accélérations. C’est souvent lors de cette phase que les truites prennent, cette fois-ci. Puis les touches se raréfient. Les truites ont reculé et sont plus méfiantes. Il faut dire que nous en avons « vacciné » quelques-unes en une heure trente de pêche. Kévin finit par nous retrouver et rentrer dans l’eau. Il pêche à la mouche depuis trois ans et « tâtonne » pour l’instant, malgré nos conseils. Il ne tardera pas à avoir quelques touches lui aussi, bien positionné près de l’arrivée d’eau, un coin stratégique sur ce réservoir. Les pêcheurs locaux arrivent petit à petit et se placent comme à leur habitude. Ils sont à la sortie du lac dans une zone où doit passer un petit courant avant une autre plus profonde. Les truites sont toujours attirées par les courants, aussi faibles soient-ils. Lorsque l’on ne connaît pas un réservoir, il faut bien observer ce qui se passe en surface, mais aussi la configuration des lieux, et ne pas oublier de regarder où pêchent les habitués. Un peu frigorifié par l’eau très froide malgré un pantalon polaire sous mon waders en gore-tex, qui doit avoir quelques micro-fuites, je sors de l’eau et pars découvrir d’autres postes du réservoir, depuis le bord. Le but de ma venue était de pêcher sur un nouveau lac et de tester d’autres techniques. C’est toujours intéressant de chercher les coins, mouches et techniques qui peuvent être plus prenants. Il y a moins d’activité en surface, mais je prends quelques truites en changeant régulièrement mes imitations. Les coloris habituels, noir, rose, blanc tête orange, fonctionnent bien. Le worm rose semble aussi plaire aux arcs de la Sablonnière.
Les bons spots
Après être revenu sur la plage sur laquelle Jean-Marc a enchaîné les truites et Kévin fait ses premières, je passe au fond avec un train de deux boobies et un FAB ou Foam Arse Blob pour « blob au cul en mousse », afin de leur proposer autre chose, car les touches sont moins nombreuses et plus discrètes. Les poissons semblent être descendus d’un cran et être moins proches de la surface depuis que le soleil est sorti. Instantanément, j’ai des résultats, et le rose semble être la couleur du moment, voire du jour pour moi. Le corail est aussi une bonne couleur en hiver, mais les eaux bien mâchées modifient la donne. Nous faisons une courte pause pour déjeuner, pendant laquelle nous discutons de nos stratégies et techniques. C’est toujours intéressant de partager ses expériences. Une petite compétition entre collègues s’installe. Rien de bien méchant! Les blagues et histoires de pêche fusent. Un moment convivial, qui fait partie de cette pêche en réservoir où je pars rarement seul. En début d’après-midi, nous changeons de plage, pour découvrir un autre secteur. Quelques roches tiennent les poissons qui vadrouillent entre l’arrivée d’eau et cette zone et la sortie passant sur le côté ouest du réservoir, à gauche, lorsque l’on se tient devant l’abri du lac. Je repasse en soie flottante, toujours avec deux mouches. En alternant les coloris et tailles, les poissons répondent présents. Les truites sont cependant plus tatillonnes. Jean-Marc prend quelques poissons sur une « montana », et moi surtout sur le rose, bien que j’essaye un large spectre de couleurs. Kévin se fait aussi plaisir. L’animation semble tout de même être l’un des points déterminants, comme souvent. Parfois, il faudra tricoter très lentement. De petites accélérations en décident quelques-unes également. Le stop and go en séduira d’autres.
Le coin des habitués
Les locaux sont tous à la bonde du lac. Ils ont l’air de connaître la musique et pêchent en discutant entre amis. Ils touchent plusieurs poissons, mais semblent rencontrer quelques difficultés. Pour enchaîner les prises, il faudra bien varier ses animations, trouver ce qui déclenche les touches et se concentrer pour savoir à quel moment elles interviennent. Les truites changent souvent d’humeur et il faut sans cesse modifier notre façon de pêcher. Je décide une nouvelle fois de pêcher du bord en compagnie de Kevin, alors que Jean-Marc restera sur la plage. Nous faisons quelques lancers sur la partie ouest, entre la sortie d’eau et ce qu’ils appellent « la digue ». Ce secteur avec le saule pleureur semble plus profond et intéressant. En flottante et pointe intermédiaire, rien ne se passe. Je me mets en S7 et, rapidement, je prendrais quelques truites, toujours aussi combatives. Le FAB les intéresse beaucoup. Un booby rose en taille 10 monté avec du marabout en queue et un corps en lapin monté en hackle sera le plus prenant. Les poissons sont présents un peu partout dans le réservoir, mais comme souvent, certains secteurs fixent plus les truites. À nous de les découvrir lorsque l’on change de réservoir ou coin de pêche. Une de mes pêches favorites est celle du « chiro ». J’adore trouver la bonne hauteur d’eau, les modèles, couleurs et tailles, et l’animation. Les touches sont souvent violentes et, sur du fil fin, c’est toujours un grand moment avec ces poissons de belle taille et combatifs. Malheureusement, nous sommes en pleine vague de froid et rien ne se passe à la surface. Aucun signe de vie. Dommage, car ils sont bien présents dans ce lac. Jean-Marc prendra quelques truites sur un chiro placé en potence, mais cela n’est pas un des moments clé de la journée. Les pêches rapides en rolly-polly en soie intermédiaire et plongeante S3 ne fonctionnent pas non plus. L’eau est très froide et un peu teintée à cause des importantes précipitations de ces dernières semaines et il faut plutôt pêcher doucement et près du fond pour rencontrer un certain succès.
Coup du soir
Le coup du soir se fera sur les plages, où les truites semblent être les plus actives. Jean-Marc et Kévin iront sur le premier spot et prendront de nombreuses truites durant la dernière heure. Kévin trouvera une mouche « miracle » lui permettant d’enchaîner les poissons, juste à côté de Jean-Marc qui en prend aussi, mais un peu moins. Je resterais dans un premier temps sur la berge en revenant près de la bonde et de la plage, où je prendrais une ou deux truites. Puis je finirais « au frais », en wading, sur la deuxième plage, ne souhaitant pas rater l’activité de fin de journée. Effectivement, les truites sont encore là et bien agressives. Elles sont remontées d’un cran, plus près du bord à nouveau. J’en prendrais plusieurs en soie flottante avant de sortir frigorifié ! Une belle journée assez ensoleillée sur un joli réservoir offrant une multitude de postes, du bord ou en wading. De quoi varier les plaisirs en pratiquant différentes techniques et bien s’amuser. La superficie permet d’avoir suffisamment de place pour chaque pêcheur. Nous avons pris entre 20 et 30 truites chacun ! Impossible de se plaindre malgré un temps très froid auquel nous n’étions plus habitués et une eau bien teintée. Les locaux auront eu moins de résultats. Allez faire un tour à la Sablonnière, vous ne serez pas déçu et passerez un très bon moment.
Informations et réservations
AAPPMA de la Truite Tamoutaise : www.latruitetamoutaise.sitew.fr
RÉGLEMENTATION
- 3 mouches maximum sans ardillon.
- Épuisette obligatoire du bord.
- Pêche à la mouche uniquement de début octobre à fin mai.
- Pêche ouverte uniquement les vendredis, samedis et dimanches et jours fériés pendant cette période.
- Toute technique entre le 1er juin et le 30 septembre.
- Navigation interdite.
- Float tube interdit.
- Carte de pêche départementale ou EHGO obligatoire.
- Permis journalier à prendre sur www.cartedepeche.fr
TARIFS
- Carte annuelle: 280 €
- Carte annuelle - de 18 ans : 120 €
- Carte journalière: 15 €
- Carte journalière - de 18 ans : 6 €