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Pêche à la mouche de la Haute-Seine en Côte-d'Or

Crédit photo Bernard Galliano
Laissant couler ses eaux lisses à travers les méandres et les courbes généreuses, la Haute-Seine en Côte-d’Or offre au pêcheur à vue un terrain de jeu 4 étoiles pour l’exercice de sa passion. Nous avons longé les champs sous le regard curieux des vaches et des chevaux pour suivre Julien, moucheur assidu et grand connaisseur du coin. Ce futur guide de pêche nous a fait découvrir les plus belles facettes de son parcours favori…

La Seine prend sa source à 466 m d’altitude à Saint-Germain-Source-Seine, sur le plateau de Langres. Après un périple de 25 kilomètres, elle reçoit les eaux du Revinson, puis plus loin du Brevon qui sont les principaux affluents de sa partie amont en Côte-d’Or. Elle draine un bassin-versant de 630 km2 , de nature calcaire, pour un parcours de 60 km des sources à la sortie du département, en aval de Gomméville. Du fait de cette nature karstique du sous-sol, le fleuve possède un secteur de pertes entre Nod et Châtillon, et un large secteur de résurgences à l’aval de Châtillon. La partie du cours d’eau qui nous intéresse ici se situe en première catégorie piscicole, en plaine, et s’écoule au cœur du Châtillonnais. Elle possède un fort potentiel écologique, caractéristique des cours d’eau calcaire. Relativement bien préservée d’un point de vue morphologique, sa valeur halieutique dépasse largement les frontières du département. Le milieu dévoile aux pêcheurs de nombreux ombres de très belle taille comme de belles truites fario dorées et parsemées de plusieurs points noirs. On y observe également des vairons, chabots, loches franches et même des lamproies de Planer, signe d’une belle qualité d’eau et d’un réel effort de préservation du biotope.

Notre guide nous montre un poisson actif.
Crédit photo : Bernard Galliano

Une demi-journée d'adaptation

J’ai effectué le voyage accompagné de mon frère Bastien. Nous quittons nos Alpes tôt le matin, un lundi de septembre. De cette façon, après 6 heures de route, nous pouvons optimiser à 100 % l’après-midi. Une fois sur place, nous retrouvons Julien à Belan-sur-Ource. Juste le temps d’un café et direction la rivière ! Sur ses rives, l’équipe de l’Épage (établissement public d’aménagement et de gestion des eaux) nous attend. Nous remercions François-Xavier et Natacha qui font un travail tout à fait remarquable sur tout le bassin-versant de la Seine amont et qui nous permettent de pratiquer notre loisir favori dans les meilleures conditions. Grâce à eux, je récolte quelques précieuses informations et nous partons à la pêche. Fidèle à mes repères hauts-alpins, je remarque un joli courant à prospecter en nymphe au fil. Je m’empresse de nouer à ma pointe en 12 centièmes une petite nymphe jig. Je pique alors une petite truite à la seconde dérive et j’en décroche une autre. En pêchant à vue, Bastien décroche plus bas un bel ombre et Julien en pique un très joli d’une cinquantaine de centimètres qui finit dans l’épuisette. Même si ce n’est évidemment pas la technique reine ici, la pêche au fil peut se montrer efficace dans les rares courants rapides de la Seine. En jouant principalement sur la longueur des pointes, le poids des mouches et les couleurs des billes, cette technique peut réserver de belles surprises… Il se fait déjà tard, le soleil termine plus tôt ses journées. La visibilité ayant bien diminué, nous décidons de rentrer pour une belle soirée montage.

Le gammare, une imitation à avoir dans sa boîte quand nos amis se nourrissent près du fond…
Crédit photo : Bernard Galliano

De très beaux ombres et des truites

Après une bonne nuit et un copieux petit-déjeuner maison, retour au bord de l’eau. À peine sorti de la voiture, Julien nous montre les gros poissons du pont. Cette partie en réserve ne nous permet que de les admirer et de rêver de prises semblables. En suivant notre guide qui évolue à pas de loup sur les berges, nous observons méticuleusement tous les recoins du parcours. Certains laissent apparaître de magnifiques ombres communs s’alimentant sur le fond. Je décide de m’installer à un endroit où deux beaux sujets se nourrissent et je laisse Bastien et notre ami se poster plus en amont. La Seine reste relativement large et lisse pour un pêcheur d’eaux rapides comme moi, m’obligeant à rester concentré sur mes approches comme sur mes dérives. Je distingue parfaitement ces gros poissons qui se situent à une dizaine de mètres de moi. Sur une pointe de plus de 2 mètres, je noue un premier modèle de nymphe de type perdigone montée sur hameçon de 16 et, en effectuant un posé très détendu, je parviens à la déposer 1,50 mètre en amont des poissons. J’aperçois alors l’un d’eux qui se décolle pour venir frôler ma nymphe du museau et ensuite redescendre doucement à sa place initiale. Ce poisson répète l’opération plusieurs fois et me fait comprendre que je dois changer d’artificielle. J’opte alors pour une mouche semblable, mais comportant deux billes en tungstène au lieu d’une seule. Un posé identique, une même dérive mais un passage plus creux, et cette fois c’est la touche ! Après ferrage, Thymallus m’offre un démarrage en trombe vers l’amont puis un retour aval en direction de la végétation aquatique puis… Décroché. Entre-temps, Julien et Bastien m’annoncent qu’ils ont mis un poisson chacun à l’épuisette et c’est la pause déjeuner. La pêche n’est pas des plus simples, les poissons s’alimentant près du fond à des moments bien précis de la journée. L’après-midi, en remontant le parcours, j’aperçois dans un méandre profond un spécimen de taille identique à celui décroché précédemment. Je m’avance dans l’eau comme un sioux pour présenter mon imitation le plus efficacement possible. Après un premier posé hésitant, un second trois quarts aval et un petit mending permettent à la petite nymphe double-bille de descendre rapidement au niveau du bel étendard. Le poisson effectue un léger déplacement sur sa gauche. Instinctivement, j’applique un ferrage appuyé et je sens ainsi ses premiers coups de tête. Quel plaisir, pour un amoureux de l’ombre commun, de pouvoir attaquer de tels poissons ! Après quelques petites minutes, celui-ci finit dans mon épuisette. Mesures dans l’eau, photo et remise à l’eau rapide viennent clore un grand moment de pêche à vue. Nous en restons là pour aujourd’hui, Julien nous avoue que nous venons un peu tard dans la saison pour assister à de beaux coups du soir en sèche. Il nous montre des photos et nous dit que ceux-ci ont bien lieu certaines soirées d’été et en mai quand Ephemera danica dévoile ses valses aériennes.

Une belle population de lamproies de Planer est installée sur le bassin-versant de la Haute-Seine, signe d’une eau et d’un substrat de qualité
Crédit photo : Bernard Galliano

Dernière journée et fin de séjour

Le lendemain matin, notre ami nous invite à découvrir le musée de Châtillon-sur-Seine. Sur place, c’est un accueil presque princier qui nous est réservé par la responsable du musée, le président de la communauté de commune et le directeur de l’office de tourisme du Châtillonnais. Ces gens fort instruits et agréables accélèrent notre immersion dans la vie locale d’autrefois ou les longues présences celtes et grecques marquèrent les paysages comme les esprits. Nous observons le fameux « Vase de Vix », une pièce unique d’1,60 mètre de hauteur, tant convoitée par le musée du Louvre. Une fois la visite terminée, nous mangeons rapidement notre pique-nique et c’est en tout début d’après-midi que nous retournons au bord de l’eau. Dorénavant satisfaits de notre approche technique, nous garderons les mêmes bases pour cette fin de séjour. Le choix fut juste car, après avoir cassé sur un bel individu, Julien démarre avec un superbe ombre de 55 cm qui le fait descendre 100 mètres en aval avant de se rendre. Je prendrai un poisson d’environ 50 cm peu de temps après avec une imitation de gammare et Bastien terminera la journée avec une belle truite fario de 42 cm prise en nymphe au fil dans un profond courant.

La partie en réserve du pont de Vix jusqu’à la fin du village sur les deux rives
Crédit photo : Bernard Galliano

Un biotope fragile

Grâce à Julien, la Haute-Seine et ses alentours nous ont dévoilé leurs principaux secrets. Riche en biomasse, elle laisse apparaître un cheptel piscicole varié. Elle permet également une croissance rapide des ombres et des truites qui atteignent des tailles rares pour un parcours français. Une belle qualité de pêche y est donc envisageable. En revanche, le fleuve reste un milieu vulnérable à protéger. Il peut être agressé par les rejets agricoles, les projets de construction humaine et les étiages plus ou moins prononcés. Pour une meilleure préservation, il est donc nécessaire de respecter ses prises et de les remettre à l’eau dans les meilleures conditions possibles.

Julien et un ombre record de 55 cm capturé avec un gammare JFD monté par Nicolas Germain.
Crédit photo : Bernard Galliano

Contacts

JULIEN BANNHOLTZER (guide de pêche local en formation)
Tél. : 0613609442
E-mail : julienbannholtzer@gmail.com

FÉDÉRATION DE PÊCHE DE CÔTE-D’OR
Tél. : 0380571115
E-mail : federation-peche21@wanadoo.fr
Site Internet : www.fedepeche21.com

OFFICE DE TOURISME DU CHÂTILLONNAIS
Tél. : 0380911319
E-mail : contact@tourisme-chatillonnais.fr
Site Internet : www.chatillonnais-tourisme.fr

MUSÉE DU PAYS CHÂTILLONNAIS
Tél. : 0380912467
E-mail : accueil@musee-chatillonnais.fr
Site Internet : www.musee-vix.fr

 

Certains passionnés comme l’auteur sont capables de faire plusieurs centaines de kilomètres pour se mesurer à de tels adversaires…
Crédit photo : Bernard Galliano

Réglementation

  • Les Aappma la Gaule châtillonaise et la Gaule vixoise se partagent les baux de pêche. La première dépend de l’entente halieutique alors que la seconde est privée. Le pêcheur doit donc être détenteur d’une carte supplémentaire s’il décide de pêcher le parcours amont.
  • Période d’ouverture de la truite : du second samedi de mars au troisième dimanche de septembre.
  • Période d’ouverture de l’ombre commun : du 15 mai au troisième dimanche de septembre.
  • Le prélèvement est autorisé dans la limite d’un seul poisson par jour (truite ou ombre) et de dix poissons dans l’année. À partir du premier juillet, et jusqu’à la fermeture, la pêche se pratique exclusivement en no-kill avec obligation de remettre à l’eau la totalité des prises.
  • Réserve : le pont de Vix et toute la traversée du village sur les deux rives.
  • La pêche en marchant dans l’eau est interdite par arrêté préfectoral jusqu’à l’ouverture de l’ombre commun. À partir de cette date, le pêcheur ne doit pratiquer qu’en cuissardes ou en pantalon de pêche (les waders restent interdits sur l’ensemble du parcours).
  • Techniques autorisées (sans ardillon uniquement) : pêche à la mouche fouettée, pêche au ver de terre ou lombric (l’utilisation de larves naturelles est interdite), au vairon ou aux leurres artificiels. Les indicateurs de touches et flotteurs sont interdits pour la totalité des techniques de pêche citées.
  • À l’exception des jours fériés, la pratique de la pêche est interdite les jeudi et vendredi jusqu’au 30 avril.

 

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