Les sites du groupe Info6TM

Rhyacophilia dorsalis, l'incontournable de la fin de saison

La diversité des éphéméroptères sur l’eau a considérablement baissé en cette fin de saison. Comme la nature n’aime pas le vide, l’effervescence est maintenant assurée par les trichoptères qui, d’ordinaire, possèdent des temps de vol plus étalés. Parmi tout ce petit monde, « Rhyacophilia dorsalis », aussi commun qu’incontournable, continue de survoler et d’assurer une fin de saison en beauté.

Nous ne pouvions pas passer à côté de ce beau trichoptère pour la simple et bonne raison que son aire de répartition française est l’une des plus étendues pour ce genre d’insectes. D’ailleurs, le genre Rhyacophilia est l’un des groupes les plus importants d’Europe avec pas moins de 500 espèces décrites à ce jour. Ce trichoptère doit son abondance à de grandes capacités d’adaptation et une élasticité plus importante que certains de ses congénères, à tel point qu’on le retrouve même dans certains parcours fortement impactés par l’activité humaine. Ainsi, Rhyacophilia dorsalis fréquente aussi bien les têtes de bassins que les grandes rivières de plaine. Si ce trichoptère émerge bien en ce début de saison automnale, les individus volètent au-dessus des rivières dès le mois d’avril.

Une larve de « Rhyacofilia dorsalis » qui une fois détachée de son caillou, se laisse dériver dans le courant…
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg

Cycle

À la différence de nombreuses familles de trichoptères, la larve de R. dorsalis ne possède pas de fourreau. À ce stade, ce sont des prédateurs itinérants, qui apprécient les eaux oxygénées surtout où le courant s’accélère. Ils se nourrissent de micro-invertébrés en tout genre, qu’ils délogent des cavités des cailloux. Les larves sont élancées et peuvent mesurer jusqu’à presque 20 mm. Entre leur couleur verte et leurs plumeaux branchiaux blancs disposés latéralement sur tout le corps, elles sont parfaitement reconnaissables. La tête et le thorax sont durs et de couleur jaunâtre. La larve prépare sa métamorphose en construisant sous un caillou un abri solide composé de petits graviers. À l’intérieur, la nymphe est maintenant enveloppée d’un cocon brun/ oranger : la nymphose peut opérer. L’émergence se fait en réalité en deux temps. Elle a généralement lieu la nuit. La nymphe, après s’être extraite de son abri, va rapidement rejoindre la surface. Elle va ensuite nager vers la berge pour effectuer sont exuviation hors de l’eau. L’opération se fait à sec et prend en général quelques minutes. L’insecte parfait juste sorti arbore alors des tons verdâtres très proches de ceux de la larve. La couleur va rapidement évoluer vers le roux et le marron. Le trichoptère mesure maintenant près de 15 mm (de corps) et possède deux antennes annelées presque aussi longues que son corps. Si cette espèce vole et se reproduit plutôt en fin de journée et la nuit, l’arrivée des premières fraîcheurs automnales a tendance en fin de saison à décaler les émergences et l’accouplement plus en journée. Une fois fécondée, la femelle s’immerge totalement pour aller pondre en déposant ses œufs dans les cavités de divers substrats.

L’aire de répartition française de ce trichoptère est l’une des plus étendues pour ce genre d’insectes
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg

En langage moucheur, ça donne quoi ?

Rhyacofilia dorsalis est très certainement l’un des trichoptères les plus importants et dont on ne peut se passer. Sa vaste aire de répartition fait que tout le monde profite de cette espèce abondante. Si l’essentiel de sa fonction estivale se cantonne au coup du soir, l’arrivée de l’automne ouvre vers des utilisations en journée. Niveau montage, bien que les individus fraîchement émergés arborent une couleur verdâtre, je préfère m’en tenir au marron/roux qui le caractérise tant. Si le montage d’une émergente peut être une évidence, celui d’une larve n’est pas non plus exclu pour une raison purement mécanique : elle est dans l’incapacité de nager et se laisse, une fois détachée de son caillou, dériver dans le courant…

Hameçon : TMC 2487 H12 - Fil : Noir 6/0 - Abdomen : quill d’aile de dinde roux + quill de faisan - Aile : Faisane - Thorax : dubbing lièvre chocolat + collerette cou de coq roux clair - Antenne : queue de faisan
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg

"Pour recevoir chaque semaine toutes les actus de la pêche, nos concours, nos bons plans, nos sorties vidéos, nos articles gratuits et bien plus encore... inscrivez-vous vite à notre Newsletter !"

Je m’inscris à la newsletter

Biologie - Environnement

Biologie - Environnement

Magazine n°Pêche Mouche n° 146

Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15