Peut-être, lors des dernières grandes marées, avez-vous traîné votre flotteur sur des cailloux acérés et laissé quelques rayures disgracieuses plus ou moins profondes. Pas de panique, les rayures sur les kayaks en polyéthylène (LPDE ou HDPE) sont facilement rattrapables. Pas besoin de beaucoup de matériel, c’est à la portée de tous dès lors que vous suivez quelques petits conseils pratiques. Il faut vous munir préalablement d’un petit équipement de base : du papier de verre fin (grain 800 à 1 000), d’un pistolet thermique ou d’un sèche-cheveux de qualité (oui, je sais, cela peut faire sourire, mais j’ai déjà remis en place des coques déformées avec ce moyen), de deux tréteaux pour poser le flotteur et pour la finition, de la cire de kayak ou du polish pour carrosserie. Cela n’améliorera pas la glisse mais cela redonnera un coup de neuf à la coque. Pensez aussi à un chiffon à lustrer.
Rénovation de la coque
Posez votre flotteur à l’envers sur les tréteaux. Nettoyez à fond votre coque à l’aide d’une brosse et d’un produit vaisselle écologique, puis rincezla correctement. Sortez le papier de verre fin et l’huile de coude. Poncez légèrement les surfaces rayées. N’insistez pas trop sur une zone afin d’éviter de la « creuser ». Poncez l’ensemble de la surface de la coque afin de la lisser le mieux possible à l’aide du pistolet thermique ou du sèchecheveux, chauffez les surfaces rayées en évitant d’insister trop sur une même zone au risque de la déformer. Assurez-vous d’être toujours en mouvement pour chauffer la zone de manière uniforme. Une fois une surface significative chauffée, frottez avec un chiffon à lustrer non pelucheux, propre et sec. Gardez toujours la main légère pour éviter de déformer la coque rendue plus malléable par la chaleur. L’emploi du pistolet thermique avec une petite buse vous permettra de chauffer plus localement, comme les deux lèvres d’une rayure un peu plus profonde, avant d’aplatir les bords à l’aide d’une spatule. Pour la finition, vous pouvez polir votre coque avec de la cire ou un produit lustrant, histoire de lui redonner un peu d’éclat. La partie remise en forme de la coque étant terminée, il est temps de retourner le kayak et de passer à l’accastillage.
Du côté de l’accastillage
Démonter tout l’accastillage et faire tremper le tout dans de l’eau tiède. Le rinçage régulier à l’eau froide, après chaque sortie, n’élimine pas tout le sel, seule l’eau tiède le permet. Contrôlez toute la visserie de votre accastillage. Profitez que tous vos inserts soient à l’air libre pour un rinçage en profondeur à l’aide d’une brosse à dents ou d’un petit écouvillon. Une fois propres, mettez une graisse marine sur les filetages. Contrôlez les lignes de vie, remplacez-les si besoin. On les trouve en vente au mètre chez la plupart des revendeurs de kayaks ou d’accastillage. Changez de couleur de bouts pour changer le look de votre flotteur… Contrôlez l’état des joints d’étanchéité de vos trappes et portecannes, remplacez-les si besoin. Une fois toutes ces opérations terminées, remontez tout l’accastillage en mettant de la graisse sur les pièces en mouvement. Si votre flotteur est un kayak propulsé, c’est aussi le moment de faire l’entretien de votre système. Reportez-vous à la notice du constructeur ou aux tutos mis en ligne. Toutes les marques en ont publiés, et ces opérations sont bien souvent à la portée du plus grand nombre. En cas de besoin de pièces de rechange, passez par votre revendeur pour avoir des pièces d’origine. Vérifiez l’état de votre pagaie et de votre siège, contrôlez les sangles de réglage et les boucles de fixation. Graissez les systèmes métalliques de vos sièges à assises surélevées, ainsi que les systèmes de fixation sur les rails des glissières. Profitez de ce temps d’arrêt pour revoir la déco, remplacez les stickers qui se décollent… Votre flotteur est de nouveau opérationnel et vous pouvez maintenant passer au reste du matériel. Rien ne doit être occulté.
Pensez aux accessoires
Chariot de portage : démontez-le entièrement, là aussi rinçage en profondeur et graissage puis contrôle des sangles. Pour les gilets d’aide, je les trempe dans la baignoire et les frotte à l’aide d’une brosse. Il faudra les mettre à sécher sur un cintre et passer les fermetures à glissière au savon. Pour les gilets gonflables, contrôlez la validité de la cartouche et le bon état du système de percussion. Remplacez-les si besoin, comptez entre 20 et 30 euros en moyenne pour un kit complet, cartouche et percussion, suivant la marque. Entreposez votre gilet sur un cintre à l’abri de l’humidité pendant la saison d’inactivité. Pour la partie vêtements, après les avoir lavés, entreposez-les aussi sur des cintres, talquez les parties Néoprène des vestes et des tenues étanches, mettez également du savon sur les fermetures à glissière. N’oubliez pas, dans cette revue de détail, l’électronique embarquée. N’hésitez pas à refaire les cosses de branchement de batterie. Passez un coup de solvant contact sur les fiches des prises et celles de l’écran, puis rechargez à fond votre batterie et entreposez-la à l’abri de l’humidité. Un peu de vaseline sur les cosses ne fera pas de mal.
Du tri dans les leurres
C’est peut-être aussi le moment de profiter de cette pause hivernale pour faire un peu de tri dans votre boîte à pêche et nettoyer à fond vos leurres. Une petite astuce pour les laver : remplissez l’essoreuse à salade avec de l’eau tiède et faites tourner la bête. Remplacez les hameçons qui commencent à rouiller, profitez-en aussi pour passer vos boîtes de rangement au lave-vaisselle. Côté cannes et moulinet, là aussi il faut aller un peu plus loin que l’entretien standard en cours de saison. C’est l’occasion de démonter les moulinets pour rincer et graisser les parties internes et remplacer un roulement de galet un peu récalcitrant. On trouve facilement les plans « en éclaté » de la plupart des moulinets du marché sur Internet. Contrôlez l’état de vos tresses, éventuellement retournez-les en les rembobinant à l’envers. Contrôlez l’état de vos anneaux de cannes et les ligatures; là encore, on trouve facilement le matériel pour remplacer un anneau de tête ou une poignée de canne. Voilà, vous avez fait le tour de votre matériel. En procédant ainsi, cela vous permettra de le faire durer. Ce matériel coûte cher et l’entretenir est le mieux que vous puissiez faire pour réussir vos futures sessions.