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Pêche de la julienne ou lingue franche : un gadidé passionnant !

La julienne est un superbe gadidé qui fréquente l’ensemble des eaux bordant notre territoire.

Crédit photo Arnaud Delaloche
La julienne, aussi appelée lingue franche, se rencontre dans des failles rocheuses, sur certains tombants et autour de grosses épaves à partir de 70 et jusqu’à plus de 200 m de fond. Sa recherche est néanmoins plus facile sur les spots les moins profonds qui recèlent parfois de beaux spécimens. Partons à la découverte de cette espèce passionnante à pêcher…

La julienne est un superbe gadidé qui fréquente l’ensemble des eaux bordant notre territoire. Son corps de profil cylindrique très allongé est pourvu d’une ceinture de nageoires aux rayons souples et sa peau est lisse. La taille moyenne des captures se situe aux alentours des 100 centimètres et peut dépasser les 2 mètres pour plus de 20 kg. Sa gueule largement fendue est pourvue d’un petit barbillon mentonnier et est armée par une impressionnante dentition placée légèrement en arrière des 2 mâchoires. Ses canines acérées n’auront aucun mal à sectionner une tête de ligne trop faible et on se souviendra de ce détail lors de toute manipulation. Habituée à évoluer dans des profondeurs importantes, sa présence est beaucoup plus forte en Atlantique qu’en Manche où sa capture reste assez rare, ceci du fait de la faible profondeur moyenne des eaux normandes. Seuls quelques rares sites connus et nécessitant une longue navigation pour les rejoindre permettent d’envisager une recherche spécifique dans cette zone. En Atlantique, les reliefs et fonds plus importants offrent une plus grande variété de postes favorables et permettent de se livrer à sa recherche avec de bonnes chances de réussite. Même si, là encore, il faudra parcourir bon nombre de milles pour rejoindre des zones situées souvent loin des côtes. Très prisée des consommateurs, l’espèce fait l’objet d’une forte pression de pêche professionnelle et le plus gros des débarquements Français ont lieu dans les ports morbihannais. Et c’est justement un peu en dessous de ce secteur que je me suis livré à la recherche de cette espèce avec l’aide de deux amis qui connaissent quelques épaves hébergeant une population significative de ces prédateurs. La mise en œuvre des techniques adaptées à sa recherche ne peut se faire qu’avec de très bonnes conditions de mer et de marée. La pêche se pratique en verticale à la dérive ; l’une des principales difficultés étant de parvenir à faire évoluer son leurre à proximité de la structure à une hauteur d’eau donnée tout en tenant compte de l’angle que forme la bannière sous les effets du vent et courant.

Sur une journée de pêche, les juliennes ne peuvent être actives que pendant quelques dizaines de minutes.
Crédit photo : Arnaud Delaloche

Spots de pêche

Sur une journée de pêche, les juliennes ne peuvent être actives que pendant quelques dizaines de minutes. Elles cohabitent souvent avec de gros lieus jaunes et parfois quelques mérous Cernier. Ces deux espèces peuvent être alors recherchées au cours de la sortie en attendant que les juliennes n’entrent en période d’activité. Ce moment correspond souvent à la dernière heure de la marée descendante ou montante, peu avant l’étale ou juste après; en fonction du coefficient de marée. La julienne a un territoire de chasse parfois assez restreint, et c’est généralement sur un même côté de l’épave et non sur la structure même, à une distance bien déterminée qu’elles se situeront. Aussi, l’aide d’un combiné GPS/sondeur haute définition sera indispensable, l’épave aura été préalablement marquée sur la cartographie par plusieurs « waipoints » afin de pouvoir évaluer le plus précisément possible où elles se tiennent et où se situe vraiment votre leurre par rapport à l’épave et donc à quel endroit vous enregistrez les touches.

La période d’activité de la julienne correspond souvent à la dernière heure de la marée descendante ou montante, peu avant l’étale ou juste après ; en fonction du coefficient de marée.
Crédit photo : Arnaud Delaloche

Difficultés liées à la profondeur et au courant

Comme signalé un peu avant, la profondeur importante combinée au vent et au courant influera sur votre dérive et l’angle que formera votre bannière pourra être important. Il ne sera pas rare que si sur votre GPS vous voyez votre dérive passer à un endroit donné, votre leurre lui se trouve décalé de plus de 20 m. La julienne étant plutôt fidèle à ses tenues de chasses, vous devrez en tenir compte en fonction des conditions de vent ou lorsque le courant change à la renverse de marée. La bonne période étant souvent de courte durée, la précision des dérives est le facteur clef pour réussir plusieurs captures sur un laps de temps n’excédant généralement pas plus de trente minutes… L’autre paramètre à maîtriser est la profondeur de votre leurre. La lingue chasse en pleine eau mais jamais dans une hauteur très importante. En règle générale, il faut maintenir le leurre à environ 3 ou 4 mètres au-dessus du fond. Lorsque le poids de la tête plombée est correctement choisi, on parvient sans trop de difficulté dans la hauteur d’eau souhaitée. Si besoin, on peut au cours de la dérive ouvrir brièvement le pick-up du moulinet afin de laisser le leurre retomber et évaluer alors le temps nécessaire pour rejoindre le fond. Dans le cas contraire, passer à une plombée supérieure. Les poids moyens utilisés oscilleront le plus souvent entre 150 et 250 g ; un hameçon fort de fer taille 6 à 8/0 ne sera pas de trop pour armer correctement les leurres. De gros shads auxquels on imprimera de courtes et lentes tirées se montreront souvent très efficaces. Des modèles de 20 cm et plus choisis dans des coloris souvent flashy tels que, rose, jaune ou orange fluo seront souvent très prenants. Si la julienne ne nous laisse que peu de temps sur une marée pour espérer la capturer, elle n’est pas trop regardante quant au type de leurre utilisé.

Un exemple de montage efficace, Bj Shad et madaï
Crédit photo : Arnaud Delaloche

Leurres et action de pêche

L’animation est beaucoup plus importante, elle devra être assez lente et souple. On choisira donc des leurres capables de nager à faible vitesse et qui émettent de fortes vibrations. Parmi les nombreuses références présentes sur le marché, le BJ shad de Powerline mérite une mention très bien, il nage à toutes les vitesses de récupération y compris les plus basses et présente l’avantage d’avoir une très bonne résistance aux cisaillements. La touche est souvent assez discrète, la bannière que peut former la ligne dans la dérive accentuant encore cette discrétion, semblable souvent à une simple lourdeur sur la ligne… Un ferrage ample sanctionnera toute anomalie. Si d’une manière générale la julienne se montre peut sélective et regardante, il peut arriver certains jours lorsque l’on pratique aux leurres; qu’il soit très difficile de parvenir à les décider à attaquer de manière suffisamment franche pour assurer des ferrages efficaces. Mes amis et moi avons développé une technique qui s’apparente à une pêche au mort manié sur base de madai à l’armement modifié et renforcé. Le but étant de proposer aux prédateurs une grande « baluette » de poisson taillée dans un maquereau ou tout autre poisson capturé, voir embarqué avant le départ. Une tête plombée à laquelle on rajoute un hameçon genre octopus taille 5 ou 6/0 en tandem grâce à des empiles en acier souples ou en fluoro de très gros diamètre peut également faire l’affaire. Pour cette technique j’utilise des poids entre 180 et 250 g. Côté matériel, une canne d’environ 2 m à 2,10 m puissance 20/60 ou 20/80 g mais possédant une bonne sensibilité en pointe équipée d’un moulinet taille 4000 ou 5000 formera un ensemble adéquat. Afin de minimiser au maximum les effets de la dérive et de la profondeur importante sur la bannière, on gagnera à équiper les bobines des moulinets d’une tresse de très bonne qualité offrant un rapport diamètre résistance le plus optimum possible. Pour ferrer et combattre ces poissons à la défense assez lourde, une tresse de 25/30 lbs est un choix raisonnable. Une attention particulière devra être portée au choix de la tête de ligne : un mono filament en fluorocarbone hard ou présentant une très bonne résistance à l’abrasion est indispensable, diamètre minimum conseillé : 6/100. Inutile de vouloir finasser sous peine de coupe ou de casse par érosion au cours de la remontée…

Une simple lourdeur dans la ligne, il faudra pourtant ferrer amplement pour bien piquer le poisson.
Crédit photo : Arnaud Delaloche

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