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Sortie feeder ultra-rapide après le travail

Coup de tête ou court moment de détente programmé en fin de journée, peu importe : il faut être capable, arrivé au bord de l’eau, d’être vite opérationnel

Crédit photo Jérémie Boissière
Qui n’a jamais eu envie, après une longue journée de travail, de s’échapper une heure ou deux au bord de l’eau, avant que la nuit tombe ? Jérémie Boissière nous montre comment il gère ce type de sorties ultra rapides, limite improvisées, qu’il apprécie et qu’il aborde toujours le plus simplement possible, avec un minimum de matériel.

Tout près de chez nous, on a tous ou presque, non pas quelque chose de Tennessee mais une pièce d’eau ou un parcours qui nous est cher. Fleuve, rivière, étang, peu importe : il y a toujours moyen de s’y amuser sans pour autant y passer la journée.

Limiter l’équipement au strict nécessaire est indispensable pour ce type de sorties plus ou moins improvisées.
Crédit photo : Jérémie Boissière

S'installer rapidement

En automne, ces journées justement sont courtes et chaque minute au bord de l’eau est comptée lorsque l’on part sur un coup de tête. Dans ces conditions, mieux vaut privilégier les endroits bien dégagés, proches de l’eau et aménagés (escaliers, berges engazonnées et plates, blocs rocheux) où il sera facile de s’installer rapidement. Le feeder, comme toutes les pêches au coup, impose une certaine quantité de matériel pour être à l’aise quand on s’installe pour de longues heures : panier-siège, dessertes, supports de cannes, glacières à esches, sacs à bourriches, bassines d’amorces, etc. Pour une sortie rapide, il faut bien sûr imaginer tout le contraire, apprendre à concentrer au maximum ses besoins dans un minimum d’espace. Parce qu’on n’utilise pas forcément son véhicule de pêche habituel dans sa semaine de travail mais aussi pour ne pas perdre un temps fou pour s’installer.

Quelques restants d’amorce à gardons inutilisés et congelés sont mis à profit pour une petite séance de dernière minute. 
Crédit photo : Jérémie Boissière

Limiter le matériel

N’embarquer que le strict nécessaire est donc très important. Oubliez les gros contenants, les accessoires lourds et volumineux, tout doit rentrer dans un sac de taille réduite : un dégorgeoir, trois ou quatre feeders, une boîte à bas de lignes, avec des hameçons passe-partout voire une pochette d’hameçons à œillet, à monter sur place, deux bobines de nylon (12 et 16 /100), une paire de ciseaux et une boîte pour les petits accessoires (stop-floats, agrafes, émerillons, etc.). Optez pour un unique ensemble canne-moulinet, en adéquation avec le parcours. Pour aborder un étang ou un canal, une deux brins light de 3 à 3,30 m et un moulinet taille 3000 suffiront amplement. Sur un parcours à gros poissons (rivière, fleuve, lac), optez pour une canne plus forte (medium ou medium-heavy) de 3,60 m. Les gros poissons se rapprochant du bord en fin de journée, il est inutile de pêcher très loin. Pour finaliser le paquetage, n’oubliez pas l’épuisette (2,50 m). Enfin, laissez plutôt la bourriche et ses vilaines odeurs à la maison, les poissons ne vous en seront que plus reconnaissants.

On peut préparer quelques bas de ligne d’avance ou en monter rapidement au bord de l’eau à partir d’hameçons à œillet. 
Crédit photo : Jérémie Boissière

Un peu d'amorce

En milieu naturel, lorsque les eaux sont fraîches, oubliez les pellets, surtout les noirs de style hallibuts, gras et huileux qui mettent des heures à se dissoudre. Optez pour une amorce du commerce classique, un mélange tout prêt, polyvalent. Deux petites heures au feeder ne sont pas très gourmandes en amorce à condition d’attaquer directement avec une cage de taille classique (small ou medium). S’ils sont dans le secteur, les poissons rentreront rapidement. Une amorce explosive de type 3000 Étang ou Gardons (Sensas), riche en chènevis et coriandre, se mouille très rapidement et travaille dès le contact avec l’eau. Tous les poissons sont sensibles à ces recettes classiques, parfaites pour pêcher le tout-venant. Ne vous encombrez pas de tamis, batteurs et autres accessoires superflus, un simple brassage à la main, à l’ancienne, donne de bons résultats, on n’est pas en compétition ! Il n’est pas idiot, néanmoins, d’embarquer une bassine et un bac carré. Après mouillage, transférez votre amorce dans le bac et servez-vous de la bassine comme assise.

Les pole feeders sont sans doute les cages les plus passe-partout. Il faut toujours en avoir deux ou trois avec soi. 
Crédit photo : Jérémie Boissière

Les esches

Problème récurrent du pêcheur au feeder : disposer d’esches fraîches et de qualité. Pour une fois, vu les circonstances, oublions cette rigueur : pensons artificiel et reconditionné. Comme avec l’amorce (voir encadré), congelez vos esches inutilisées tout au long de vos parties de pêche de l’année. Tamisez proprement les asticots pour éliminer les larves mortes, les casters, la farine ou la sciure et stockez-les dans des sachets de congélation avec de l’eau. En décongelant, ils garderont leur belle couleur et se conserveront dans l’eau sans noircir. Vous pourrez alors les garder une journée complète dans la voiture sans avoir besoin d’une glacière. Si le parcours est riche en carpes et autres gros poissons, ne vous encombrez pas : avec une simple boîte de maïs doux, les bons résultats sont garantis.

Anti-gaspi

Congeler ses restes d’amorces évite le gaspillage. Régulièrement, en fin de sortie, quelques litres d’amorces ne sont pas utilisés. Si vous disposez d’un grand congélateur, congelez-les dans des sacs plastiques fermés hermétiquement afin que les asticots vivants ne s’enfuient pas. Laissez décongeler doucement ces restes d’amorce dans le coffre de votre voiture, le jour ou la veille de votre petite sortie. Au bord de l’eau, plus besoin de mouiller car c’est déjà fait.

La bassine qui sert de siège et le seau de repose-canne, tout ce qui peut limiter le volume de matériel est bon à prendre.
Crédit photo : Jérémie Boissière

Les bons feeders

La cage magique n’existe pas mais un pole feeder (avec plombée terminale circulaire) fonctionne dans 80% des situations. Que l’on pêche plus ou moins loin, dans le vent, par temps calme, avec de grosses ou de petites particules d’amorce, un bas de ligne court ou plus long, il passe bien partout sauf peut-être dans les courants puissants car il peut rouler. Ce type de feeder libère rapidement amorces et appâts sur le coup, c’est parfait pour une pêche rapide. Dans votre sac de baroudeur, deux petits (20 et 30 g) et deux medium (30 et 40 g) seront bien suffisants. Entre montage à plat classique et version potence, un montage hélicoptère deux en un permet de jongler de l’un à l’autre avec une seule canne. Choisissez une distance de pêche confortable ou à proximité d’un élément marquant (coque de bateau, herbier, arbre en surplomb) qui abrite certainement quelques beaux poissons en toute saison.

Limiter les esches est également un impératif. Une boîte de maïs doux peut même suffire en présence de beaux poissons. Ne jamais négliger non plus l’intérêt des appâts artificiels, toujours prêts… et toujours frais ! 
Crédit photo : Jérémie Boissière

Faire vite

D’entrée, adoptez un rythme de lancers soutenu afin de déposer sur le coup rapidement dix petites cages d’amorce et d’esches pour créer un début de garde-manger appétissant. Il est alors temps de monter un bas de ligne (hameçon n°18 sur 10/100 en eau calme, n°14 sur 16/100 en rivière), d’une soixantaine de centimètres pour démarrer. Si ne pas mettre de bourriche à l’eau permet de relâcher les poissons au plus vite, avec les carassins et les grosses brèmes, le risque est réel de faire fuir un banc en laissant repartir rapidement un poisson un peu affolé sur le coup. On peut ruser en le décrochant dans l’eau délicatement puis en replongeant doucement la tête d’épuisette afin qu’il s’en éloigne de lui-même, avec une attitude plus naturelle. Si les berges sont dégagées, vous pouvez même les relâcher quelques mètres plus loin pour éviter ce petit souci.

Un banc de beaux gardons qui rôdent dans les environs… De quoi agrémenter d’agréables moments au bord de l’eau.
Crédit photo : Jérémie Boissière

Pensez à l'artificiel

Les appâts artificiels sont une excellente alternative pour qui laisse son matériel en permanence dans le coffre de sa voiture, dans l’attente du moment opportun pour une sortie rapide improvisée. On trouve maintenant dans le commerce une multitude de solutions (asticots, vers de terre, mais, teignes, vers de vase, etc.) en plastique ou de composition plus naturelle, à base d’amidon. Ça paraît bizarre mais les poissons en sont friands et j’ai d’ailleurs toujours à disposition un petit assortiment de ces esches artificielles dans mon sac de pêche.

 

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Magazine n°906 - novembre 2020

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