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Réussir sa pêche d'hiver en carpodrome, avec Alexandre Rouveure

À l’approche de l’hiver, nombreux sont ceux qui préfèrent rester à la maison pour y préparer leur prochaine saison. D’autres, tel Alexandre Rouveure, savent qu’il y a encore de belles pêches de carpes à faire, notamment dans ces carpodromes où les densités favorisent le nombre de touches.

Aujourd'hui, sur un plan d’eau du Domaine des Saules, à Chuzelles (38), j’ai décidé de suivre Alexandre Rouveure, qui a la réputation justifiée d’être un excellent pêcheur en carpodrome.

Alexandre entretient avec régularité un coup auxiliaire, à la fronde, bras toujours tendu de manière identique pour être précis en distance. 
Crédit photo : Jérémie Boissière

Avec simplicité

Alexandre a en effet beaucoup pêché en Angleterre, le berceau de la discipline, mais aussi en Italie, emmagasinant de cette façon énormément d’expérience. Je sais en outre que son approche, très efficace en cette saison hivernale, est aussi à la portée de tous. Avec lui, belle bourriche rime avec simplicité. Il est déjà 10 h du matin et une épaisse brume recouvre encore les lieux. Alex choisit de s’installer sur le plus grand plan d’eau où trône en son centre un magnifique îlot arboré. Un saule pleureur surplombe la surface. Il ne fait guère d’ombre à cette saison mais naturellement, par habitude, les poissons sont présents à proximité. On aperçoit d’ailleurs, non loin de la surface, un énorme banc de carpes qui se promène. Notre champion y voit un signe éventuel d’activité, plutôt encourageant d’ailleurs. Alexandre commence par mouiller son amorce pour la laisser s’imprégner puis prépare ses pellets afin de les faire gonfler pour les rendre coulants et attractifs. Compte tenu du froid et de la luminosité très basse, notre pêcheur ne s’attend pas à faire des miracles, aussi, il mouille dans un premier temps une amorce toute prête, le Super Method Mix (Bait-Tech) à base de farines végétales, de produits issus de la boulangerie, de farine de poissons et d’épices dont, on le sait, raffolent les carpes.

Mais la technique de base mise en œuvre aujourd’hui, c’est le method feeder. Alex a choisi un In Line Fat (Drennan) de 15 g qu’il lance à 45 m sans forcer.
Crédit photo : Jérémie Boissière

Des esches variées

Les farines, si la pêche est compliquée, apportent rapidement des particules fines et attractives dans l’eau qui devraient attirer les poissons plus vite et de plus loin. Tout ce qui concerne l’amorçage est préparé avec beaucoup de minutie. Alexandre s’applique ensuite à préparer une large palette d’esches pour l’hameçon : dumbells multicolores maïs doux, lavés et conservés dans l’eau, pellets d’eschage (6 mm), traditionnels gozzers. Il isole également deux tranches de pain de mie, incontournable en cette saison, bien à l’abri dans un sachet congélation afin de leur conserver une texture et une humidité parfaites durant toute la durée de la sortie.

Au method feeder, les touches peuvent être très violentes, et capables, si l’on n’y prend garde, d’éjecter canne et moulinet à l’eau. Un support cranté prévient ce risque
Crédit photo : Jérémie Boissière

En observant son installation, je constate qu’Alexandre a éliminé tout superflu. Un petit fourreau pour les cannes et les moulinets, une caisse toute simple sur laquelle il accroche tablettes, bourriche et accessoires. Quelques boîtes et récipients complètent cette maigre panoplie. Devenue incontournable en carpodrome, la technique retenue aujourd’hui, le method feeder, permet de pêcher rapidement et avec précision les beaux poissons, les carpes en particulier. L’îlot qui trône au milieu du plan d’eau, à proximité duquel Alexandre compte déposer son amorçage, se situe à environ 45 m. Le vent est nul et l’espace de lancer est bien dégagé. Pour la canne, Alexandre choisit une Superba Champion League (Milo) de 3,30 m, en deux brins. Je suis un peu étonné car elle me semble un poil courte pour pêcher à cette distance mais Alexandre me rassure : « C’est une longueur idéale pour aller jusqu’à 50 m, dans de bonnes conditions, précise-t-il. Si le vent devait se lever, il faudrait forcer plus pour être précis et j’opterais alors pour une 3,50 m. »

L’esche va rester à proximité du feeder sur le fond. Le piège parfait.
Crédit photo : Jérémie Boissière

Un amorçage pointilleux

  • Alexandre mouille d’abord 500 g de Method Mix (Bait-Tech). Il obtient ainsi 1,5 l d’un mélange collant mais d’apparence encore sec, et qu’il met de côté.
  • Il mélange ensuite deux paquets de pellets (2 mm) : des Sticky Method Pellets (foncés) et des Carp and Coarse Pellets (brun clair). Ces derniers, moins gras, vont se dissoudre en environ 30 à 45 min. Les premiers, plus riches en farine de poissons, vont résister plus longtemps (de 1 h 30 à 2 h). Une manière d’alimenter le coup d’entrée pour une longue durée.
  • Mélangés dans une boîte, Alex recouvre ces pellets d’eau pendant une bonne minute avant de les essorer. Il les conserve alors dans une boîte, bien serrés. Ils doivent ensuite pouvoir s’agglomérer à la main, comme une boulette d’amorce.
  • Pour finir, il conserve dans une autre boîte 500 g de Carp and Coarse Pellets plus gros (6 mm) sans y toucher.

Peu de matériel

L’action de la canne est progressive, limite parabolique, mais malgré la finesse du blank, on sent que la réserve de puissance est énorme, capable de venir à bout des carpes les plus récalcitrantes. Le moulinet est un Redvolution 5000 (Milo), garni d’un nylon Krepton Carp (Milo) en 20/100. Compte tenu de l’eau froide et de la saison, Alexandre n’hésite pas à descendre en 16/100 en bas de ligne. La pêche au method feeder demande en fait assez peu de petit matériel et une petite boîte à compartiment suffit à Alex pour regrouper émerillons, perles et agrafes. Néanmoins, Alexandre, prévoyant par prudence un second coup, monte une autre canne, identique à la première mais équipée d’un moulinet plus petit (taille 4000). En carpodrome, les carpes se déplacent beaucoup et sont de plus en plus méfiantes. C’est ainsi qu’il arrive d’en prendre en bordure ou un peu au milieu de nulle part. Alexandre envisage ici une approche un peu particulière, dite à la bombe. Ni cage ni method feeder ici mais un montage coulissant, lesté d’un simple plomb d’Arlesey de 15 g, déposé sur une zone régulièrement amorcée à la fronde avec des pellets. Ce rappel doit être régulier et maintenu même lorsque le coup n’est pas effectivement pêché.

L’hameçon sans ardillon évite toute blessure au poisson qui peut en outre être décroché bien plus vite.
Crédit photo : Jérémie Boissière

À la descente

Pour caler sa distance et fronder sans repère visuel, Alexandre utilise, toujours dans la même direction, une fronde de puissance medium dont il tend systématiquement les élastiques au maximum. Il arrose ainsi une zone assez large (une vingtaine de mètres) au beau milieu de laquelle il pourra éventuellement déposer son montage, en cherchant à obtenir une présentation d’esche naturelle. Les pellets de frondage descendant lentement dans la couche d’eau, il arrive que les carpes viennent entre deux eaux, voire jusqu’en surface, pour s’en emparer. Le bas de ligne utilisé est ici plus long qu’avec le montage classique (30 cm à 2 m), permettant d’exploiter une bonne hauteur d’eau. Alexandre peut aussi laisser en suspension un simple bout de pain à une trentaine de centimètres au-dessus du fond, le temps que celui-ci se gorge d’eau et coule doucement. L’hameçon est alors un QM1 (Guru) n°12, équipé d’un cheveu et d’un stop-appât. Deux tronçons de 18 mm, prélevés à l’emporte-pièce, sont ainsi installés sur le cheveu dont la longueur doit tenir compte du fait qu’ils vont gonfler et qu’en aucun cas, ils ne finissent pas recouvrir la pointe de l’hameçon qui devra toujours rester parfaitement dégagée.

Cette belle commue s’est fait prendre au pain sur le coup auxiliaire, au moment où le coup principal faiblissait.
Crédit photo : Jérémie Boissière

Au method d'abord

La suite des événements va être riche d’enseignements. Après avoir amorcé le coup auxiliaire (deux frondes de 20 pellets de 6 mm) afin de faire du bruit, Alexandre attaque son coup principal au method feeder, avec un moulage de micro-pellets et un dumbell orange sur l’hameçon. Il n’amorce pas et pêche directement. Pendant toute la durée de la sortie, il relance à la fronde 5 à 10 pellets sur le coup auxiliaire toutes les cinq minutes. Piquée sur un dumbell blanc, il épuise un premier poisson sur son coup principal une demi-heure plus tard et un second dans la foulée. Pendant les deux heures qui vont suivre, notre champion va ainsi capturer une carpe toutes les dix minutes environ, uniquement au dumbell blanc. Au premier ralentissement, Alexandre teste enfin son coup auxiliaire.

Deux petits tronçons de pain de mie bloqués par un stop-appât sur un cheveu, un autre piège excellent en hiver. 
Crédit photo : Jérémie Boissière

Belles récompenses

Quinze minutes plus tard, il est récompensé et enchaîne six captures au pain en moins d’une heure. Il termine avec quelques nouvelles belles carpes au large, les Sticky Method Pellets ayant fini par produire leur effet à retardement. Tout heureux, Alexandre ne s’attendait pas à une telle réussite, en raison du froid qui régnait ce jour-là. Dumbells blancs et pain de mie étaient de toute évidence les appâts du jour, ce qu’Alexandre n’avait pas mis beaucoup de temps à comprendre.

Malgré une journée fraîche, la stratégie d’Alexandre a fini par payer. Pas loin de 45 kg de poisson aujourd’hui !
Crédit photo : Jérémie Boissière

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Magazine n°907 - décembre 2020

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