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Pêche de canal au feeder en été avec un jeune pêcheur

Le joli carassin s’est finalement rendu ! Un joli coup de ligne qui vient diversifier une bourriche de brèmes, gardons et poissons chats.

Crédit photo Erwan Balança
Sur les bords du canal de la Martinière, à Migron, Enzo, jeune pêcheur de talent, nous dévoile ses astuces de pêche au feeder. Après un rapide amorçage, les prises s’enchaînent jusqu’à ce qu’un magnifique carassin s’invite sur le coup ! Souvenirs d’une belle journée d’été.

Enzo est encore jeune, mais les années n’ont pas attendu pour en faire un grand pêcheur. Nous nous sommes rencontrés au bord de l’eau et j’ai immédiatement apprécié sa maturité et son talent. Enzo est né dans une famille de pêcheurs et il a toujours pratiqué. Chez les Neau, le virus de la pêche est familial : le grandpère, le père et le frère sont des mordus. Enzo s’est spécialisé dans la pêche des carnassiers aux leurres, de préférence en float tube ou en kayak. Mais son spectre est large et il aime aussi le feeder pour capturer les poissons blancs. Cet été, Enzo travaille à la coopérative maritime de Pornic, où il conseille des pêcheurs qui ont parfois plus du double de son âge et n’ont pas forcément idée que ce « gamin » en sait beaucoup plus qu’eux au niveau technique. Notre secteur de pêche étant à proximité de son travail, nous essayons aussi souvent que possible de faire des sorties pêche du bar en kayak, notre passion commune ! Mais en attendant que l’heure de la marée soit favorable, Enzo me propose un petit passage par l’eau douce pour une démonstration de pêche au feeder.

Le montage feeder d’Enzo est très simple et rapide à mettre en place. La cage coulisse sur une boucle et limite l’inertie au moment de la touche. 
Crédit photo : Erwan Balança

Rapide mise en oeuvre

Nous nous retrouvons sur les berges du canal de la Martinière en ayant fière allure avec nos kayaks de pêche sur le toit de nos véhicules et, dépassant des coffres, nos cannes pour traquer les bars. Enzo extrait son équipement feeder de sa voiture, ce qui demande un peu de technique, car le véhicule déborde d’équipements divers. Pour cette pêche, pas besoin d’un attirail démesuré, et la mise en œuvre est rapide. En quelques minutes, il a déchargé et installé son matériel au bord de l’eau.

Les premières touches arrivent rapidement. Les poissons réagissent bien à l’amorce et viennent en nombre.
Crédit photo : Erwan Balança

La bonne amorce

Enzo a préparé son amorce, à base de poissons, la veille de notre partie de pêche. Ainsi, chaque particule a bien eu le temps de s’imbiber. Pour la pêche au feeder, l’amorce doit être friable et en même temps collante. Elle doit être assez compacte pour être lancée à une distance de 15-20 mètres et assez collante pour ne pas s’échapper de la cage du feeder au moment du lancer. Pour le pêcheur néophyte, l’observation permettra de juger la bonne consistance. Si elle s’échappe du feeder au lancer, c’est qu’elle n’est pas assez collante. S’il reste de l’amorce dans la cage quand on remonte la ligne, c’est qu’elle l’est trop. Il est important que le feeder se vide à chaque fois pour maintenir l’amorçage du poste. Afin d’augmenter son attractivité, Enzo enrichit le mélange de farine avec quelques belles poignées d’asticots frétillants. La précision est importante, car le but est de fixer les poissons sur une surface très réduite. L’amorçage initial, à l’aide de quelques cages propulsées sans bas de ligne, vise à faire venir les poissons sur le coup.

Les poissons-chats sont les premiers à se saisir des beaux asticots. Attention aux piquants lorsque vous les saisissez ! 
Crédit photo : Erwan Balança

Une question de distance

Pendant le reste de la partie de pêche, à chaque lancer, une nouvelle dose d’amorce sera distribuée par la cage du feeder. La clé de la réussite de cette technique de pêche est de toujours lancer au même endroit et à la même distance. Pour pêcher au même endroit, il convient de p r e n d r e u n repère visuel sur la berge d’en face et de bien garder cet axe. Et pour pêcher à la même distance, il existe une astuce : Enzo effectue un premier lancer décalé de quelques mètres derrière la zone d’amorçage. Il passe le Nylon dans le line clip, petit ergot plat sur la bobine du moulinet. Il a ainsi la distance du poste amorcé. Pour les lancers suivants, il lance de nouveau jusqu’à ce que le line clip bloque la ligne en vol. L’inconvénient de cette technique, c’est qu’en cas de gros poisson, il y a un risque de casse, le corps de ligne ne pouvant se dévider sur la bobine.

Quelques petites brèmes viennent diversifier les prises et la bourriche. Les touches sont plus timides. 
Crédit photo : Erwan Balança

Premières touches

Notre pêcheur place sa canne sur un support avec un angle de 45 degrés et, bien sûr, à portée de main. Le voilà confortablement installé sur son siège à surveiller le scion de sa canne. L’attente n’est pas longue et très vite Enzo nous montre que le scion en carbone a de légers soubresauts. La présence d’un poisson est vite confirmée et il ferre. Premier lancer, premier poisson, mais pas celui que l’on attendait : les poissons-chats se sont invités sur le coup et à chaque touche, un poisson noir et piquant est ramené. Pendant plus d’une heure, équipé d’un dégorgeoir et d’un chiffon, Enzo décroche avec prudence ces prises non désirées. Puis c’est le tour des brèmes et, cette fois, plus de soucis de piquants. Un banc doit certainement stationner sur la zone de pêche. Les prises se succèdent et laissent peu de répit à notre pêcheur. Par chance, Enzo tient sa canne en main quand survient un démarrage foudroyant. Pas de doute cette fois, vu la puissance de ce rush, ce n’est ni une petite brème ni un poisson-chat qui ont mordu !

Ce superbe poisson, en pleine forme, aura donné du fil à retordre à notre jeune Enzo. Il sera rapidement relâché au milieu des herbiers.
Crédit photo : Erwan Balança

Un gros départ

Ce poisson-là est d’un tout autre gabarit et il n’a pas envie de venir nous voir. Le combat est rude. Nous savons que le bas de ligne de 0,14 mm ne pardonnera pas une mauvaise manœuvre. Enzo reste calme et concentré, il bride le poisson en souplesse et le contre pour l’empêcher de regagner l’abri d’un fouillis de plantes aquatiques. Les spéculations vont bon train : une tanche, un gros gardon ou peut-être une carpe, pour développer une telle puissance. Mais après quelques minutes de combat, le poisson commence à fatiguer et évolue sous la surface. Dans l’eau turbide, on l’imagine plus que l’on ne le voit vraiment, mais il semble avoir un dos puissant : je parie sur une carpe commune. Mais bientôt, quand l’invité surprise vient blanchir à la surface et nous dévoile son identité, c’est une belle surprise : un carassin. Et quel carassin ! Un géant, un poisson record dans sa famille, bref un carassin comme je n’en avais jamais vu ! L’épuisette nous est utile pour l’extraire de son milieu. Ce poisson est splendide avec sa robe d’or et ses nageoires hérissées. Il doit peser 3 ou 4 kg. Enzo le brandit avec joie pour les photos, mais rapidement il le remet avec délicatesse dans l’eau peu profonde et le laisse repartir. Nous sommes subjugués, ce carassin est un de ces poissons qui restent gravés dans la mémoire d’un pêcheur. Cette partie de pêche au feeder est passée à toute vitesse, il n’y a pas eu un seul temps mort pendant ces trois heures. Mais il est temps pour nous de plier les gaules et de filer vers la mer, où nous attendent les bars…

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Magazine n°939 - Août 2023

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