Cette technique, qui paraît pourtant simple avec son flotteur coulissant, est parfois mal mise en œuvre. C’est surtout le montage qui a de l’importance et qui rebute parfois les pêcheurs de poissons blancs ! Mais y renoncer, c’est se priver d’une technique de pêche au flotteur fort efficace lorsqu’il s’agit de pêcher des plans d’eau profonds et/ou soumis à une dérive importante causée par le courant ou par le vent. Je vous livre le montage que j’utilise dans 100% des cas. Il est simple à réaliser et, au prix de quelques précautions, ne s’emmêle jamais.
Deux nœuds d’arrêt plutôt qu’un
Après sondage, la profondeur est marquée sur le Nylon par une ligature servant évidemment de butoir au flotteur. Je vous conseille de réaliser non pas un, mais deux nœuds d’arrêt. L’un butant contre l’autre, ils se sécurisent mutuellement. En effet, un arrêt qui bouge peut causer également des emmêlements par le frein qu’il représente en passant dans les anneaux, en plus de fausser complètement votre réglage de la profondeur.
Montage anglais
Vous avez peut-être lu ou entendu que la pêche au waggler coulissant ne doit être utilisée que lorsque la profondeur dépasse celle de la longueur de la canne et que la pêche au flotteur fixe n’est plus possible. Cette vérité n’est exacte que pour ceux qui craignent la pêche au coulissant. J’ai réalisé des sessions fantastiques au coulissant dans moins d’un mètre de fond parce que ma masse de plombs me permet de parfaitement immobiliser mon flotteur et mon esche sur le fond. C’est une technique redoutable, notamment lorsque l’on souhaite sélectionner la taille de ses prises. En matière de pêche à l’anglaise au coulissant, il existe deux écoles. Il y a le montage dit anglais et l’italien. Pour le transalpin, c’est le flotteur, fortement pré-lesté, qui entraîne le tout lors du lancer. Cette technique permet de pêcher très loin du bord, mais exige l’emploi d’un matériel bien spécifique dont une longue canne anglaise notamment capable de propulser un gros waggler. Elle requiert aussi un bon niveau de pratique. Concernant l’anglais, le flotteur est peu ou très peu pré-lesté et c’est la masse de plombs servant à l’équilibrer qui entraîne le tout à bonne distance du bord. Personnellement je n’utilise que celui-ci (à ma sauce). Je trouve les lancers beaucoup plus précis, y compris avec des masses légères. La trajectoire est bien rectiligne et on atteint de bonnes distances sans forcer en utilisant ce modèle de canne passe-partout qu’est la fameuse « 3,90 m ».
Plus lourd que trop léger
Le flotteur est bien évidemment la pièce maîtresse d’un montage anglais réussi. La première erreur à éviter est de vouloir pêcher trop léger. Les poids utiles d’un waggler coulissant oscillent entre 3 et 15 grammes, voire davantage par très grands fonds, mais cela reste exceptionnel. En deçà, le montage met trop de temps à se mettre en place et le coulissant n’est alors pas utile. Certes un montage léger est plus discret (encore que…) mais est aussi moins stable et surtout contraint à forcer sur la canne pour atteindre une distance respectable. Difficile d’élaborer un tableau précis répondant au rapport profondeur/poids du flotteur, car c’est une équation plus complexe, à savoir distance – profondeur – vent – dérive qu’il faut résoudre pour trouver le bon modèle. Dans tous les cas, sachez qu’il vaut mieux toujours opter pour un waggler plus lourd que trop léger afin de pêcher efficacement, surtout quand on débute. On lance mieux, on vise mieux et le tout coulisse parfaitement. Je m’impose toujours un minimum de 3 g ! Les wagglers coulissants sont des modèles à bulbe à la base de laquelle on fixe une tétine à œillet ou un émerillon à agrafe dans lequel le Nylon provenant du moulinet va s’introduire.
Olivette aérodynamique
Les Anglais ont pour habitude d’équilibrer leur flotteur à l’aide de gros plombs ronds appelés chevrotines. C’est efficace, mais la réalisation du montage est chronophage et je le trouve très peu esthétique. Pour ma part, j’ai remplacé cette masse par une olivette représentant deux tiers de celle que supporte le flotteur. Le gain n’est pas seulement dans la confection car la forme de l’olivette est aérodynamique et favorise la précision du lancer. Le modèle que j’utilise, dit « in-line », est traversé de part en part par le Nylon par l’intermédiaire d’une gaine silicone centrale. Cette dernière émerge aux extrémités de l’olivette, lui évitant de mater les plombs qui vont servir à la bloquer. L’olivette est parfaitement centrée et elle ne peut pas bouger de manière intempestive.
Plombée, une question d'équilibre
Je parfais ensuite l’équilibrage par des plombs sphériques de taille dégressive en direction du bas de ligne. Je forme ainsi une « queue de rat » depuis la base de l’olivette. Je place toujours entre 8 et 10 plombs. Ce nombre n’est pas le fruit du hasard, mais me permet de rigidifier la terminaison de la ligne. Les derniers plombs sont toujours de taille identique. L’un d’entre eux vient par ailleurs buter sur la boucle de mon bas de ligne et les autres, facilement mobilisables, me permettent de durcir cette partie si je souhaite la faire reposer sur le fond. L’intégralité de ma plombée tient donc toujours en deux groupes : la masse principale composée de l’olivette et le groupe de cendrées sous sa base, puis un dernier plomb proche de l’émerillon rolling auquel est attaché le bas de ligne. La distance entre la masse principale et celle comprise entre le dernier plomb et l’hameçon est toujours identique. Si je déplace mon olivette, vers le haut pour davantage de souplesse ou vers le bas pour davantage de stabilité, l’écart entre l’hameçon et le dernier plomb est réduit ou augmenté d’autant. Je vais au plus simple, à la recherche de l’équilibre idéal pour éviter les nœuds et en m’assurant un étalement parfait lors des lancers tout en m’adaptant aux conditions de pêche.
Nylon sur le moulinet
Pour que le flotteur coulisse parfaitement, mais aussi pour qu’il ne vrille jamais en raison des lancers à répétition et garantisse l’intégrité du montage dans le temps, le Nylon doit être rigide. La bobine de mon moulinet est systématiquement garnie d’un Nylon spécial pêche à l’anglaise en 0,20 mm. Épais, résistants à l’abrasion, car il ne faut pas sous-estimer l’effet du passage répété dans les anneaux fins de la canne, mais aussi coulants, les fils estampillés de la sorte sont idéaux et incontournables. Ce diamètre est un minimum, y compris sur des pêches de poissons moyens. Aucune comparaison ne doit être faite avec la grande canne. Ici on pêche à distance du bord et les poissons sont moins méfiants, avec une probabilité plus élevée de toucher un ou plusieurs poissons bonus. C’est la présentation du montage qui doit être privilégiée et seul un Nylon raide convient.
Bien lancer
Dernière consigne à respecter afin d’annihiler tout risque d’emmêlement, il faut soigner l’étape du lancer. Elle est facilitée par le choix d’un waggler dont le poids est approprié. Inutile de se précipiter, le lancer doit être réalisé en souplesse. Mais surtout, avant que le flotteur ne percute la surface, il faut le stopper dans sa course pour que ce soit bien lui qui atterrisse en premier et pas l’hameçon. La ligne doit s’étaler dans cet ordre : le flotteur et sa plombée principale puis le second groupe de plombs et enfin l’hameçon. Il convient de réaliser des essais afin de déterminer la distance de pêche. Ensuite, deux solutions s’offrent à vous, soit vous vous servez du line-clip présent sur toutes les bobines de moulinet digne de ce nom soit votre index fait office de frein. Cela demande un peu d’exercice car il faut pouvoir anticiper la chute du waggler, mais c’est le fameux prix à payer pour ne jamais emmêler. Avec ce montage constitué simplement de deux groupes de plombs dont un de poids important, le risque d’emmêlement est quasiment écarté. Essayez !
Quatre bonnes cannes pour aborder le coulissant
- Alpiarça Slider de Sensas à 199€
- Supra Match LM de Garbolino à 129€
- Vertex Float + de Drennan à 159€
- Ethos XRW de Matrix à 165€