1 Varier les poids
Dans un premier temps, il convient tout d’abord de choisir une sonde d’un poids adapté au spot (courant, profondeur) afin que l’opération soit aussi précise que possible. Pour une lecture du profil du fond optimale, il faut obtenir en permanence une tension suffisante du nylon. La sonde ne doit pas, en effet, être emportée par un éventuel courant un peu fort parce que trop légère, ni à l’inverse mettre trop de temps non plus à atteindre son objectif. Il ne faut donc pas exagérer, le scion doit pouvoir supporter le poids de cette sonde et vous devez pouvoir la déplacer sans la moindre difficulté. Une série de sondes de 5 à 40g permet de couvrir toutes les situations. Pour prévenir une éventuelle perte, ce qui n’est pas si rare sur certains biotopes très encombrés, en rivière notamment, il est prudent et hautement conseillé de disposer de plusieurs sondes dans chaque taille.
2 Le type de sonde
On rencontre plusieurs types de sonde. Les plus précises sont de forme pyramidale. Leur base large apporte une bonne lecture des reliefs et leur hydrodynamisme vers le haut permet de les ressortir de l’eau facilement pour les déplacer. On passe le bas de la ligne dans l’œillet installé au sommet puis on pique l’hameçon dans la base, le plus souvent en mousse EVA, en liège sur les plus anciens modèles. On trouve aussi des sondes pyramidales au travers desquelles un canal central est aménagé ce qui permet un alignement parfait du nylon depuis le scion jusqu’à l’hameçon. La précision est alors maximale.
3 Ne pas oublier la grenouille
L’emblématique sonde grenouille pourrait paraître obsolète… mais ne vous en débarrassez surtout pas ! Elle peut être encore d’une aide précieuse, lorsqu’il s’agit de sonder en rivière notamment, ou lorsque l’on souhaite faire volontairement traîner le bas de ligne sur le fond. Dans ces cas-là, la sonde n’est pas pincée sur l’hameçon, mais sur un plomb ou un groupe de plombs venant buter sur la boucle de raccord du bas de ligne. On s’assure ainsi qu’après sondage et réglage du flotteur, c’est l’intégralité du bas de ligne qui repose sur le fond.
4 Respecter un strict protocole
À la grande canne, le sondage doit toujours s’opérer parfaitement à l’aplomb du scion. La sonde, installée au niveau de l’hameçon, est déposée à la verticale du coup, exactement à la distance où vous choisirez d’amorcer après exploration, les bras tenant la canne comme en action de pêche. Si vous prévoyez de pratiquer canne entre les jambes, à l’aide d’une barre d’amorçage, et donc que votre position doit être plus ou moins modifiée, ne négligez pas ces quelques centimètres supplémentaires lors de vos investigations. La lecture de base est simple : si le flotteur disparaît, il faut rajouter du fond. S’il reste au-dessus de la surface, il faut en retirer. Le but est d’obtenir que seule l’antenne affleure en surface pour déterminer la profondeur dite zéro, celle qui va servir de repère pour la suite.
5 Jouer à l'explorateur
Le sondage s’effectue depuis la berge jusqu’à la longueur maximale de la canne, et latéralement. Il faut parvenir à dénicher une zone à fond plat, où l’on pourra déposer l’amorce, et à déceler d’éventuels obstacles (cavités, marches, bois, cailloux, etc.) dans lesquels pourraient aller se perdre l’amorce ou s’accrocher la ligne. Le sondage latéral est important en rivière puisque l’on pratique sur une coulée de plusieurs mètres. Ratissez le fond de manière à percevoir le moindre accroc. En eau calme, sonder sur toute la longueur de la canne permet de déceler une éventuelle pente prononcée. La nature du fond (meuble ou ferme) doit également être identifiée, pour décider de la consistance des boules d’amorce. On peut laisser, par exemple, plonger la sonde brutalement. S’il faut produire un effort pour la soulever, c’est qu’elle a pu s’enfoncer dans une couche de vase plus ou moins importante, c’est une indication primordiale.
6 Régler l'antenne
Bien voir l’antenne du flotteur pendant toute l’opération garantit une parfaite lecture du fond. Si vous montez plusieurs kits, procédez au sondage avec le flotteur le plus volumineux, à l’antenne a priori la plus visible. L’idéal est de régler ce flotteur pour que l’antenne ressorte entièrement. C’est de cette manière qu’elle traduira le mieux pour le pêcheur tout ce qui se passe sur le fond et que les écarts les plus infimes peuvent ainsi être parfaitement visualisés dans toute sa coulée.
7 Uniformiser les kits
Après avoir déterminé la profondeur considérée comme la référence zéro, hameçon à ras du fond, il faut reproduire ce réglage sur l’ensemble des kits prévus. Il faut veiller à ce que les montages ne soient pas trop tendus, une sur ou sous-tension pouvant induire un écart de plusieurs centimètres par rapport au réglage exact. Pour répercuter la profondeur détectée sur chacun de mes kits, je place un bracelet de caoutchouc à la base de mon kit et y accroche l’hameçon. Puis je les aligne. Dans tous les cas, je procède à une ultime vérification avec un passage de sonde pour chaque kit. Je pêche toujours ainsi en pleine confiance.
8 Retrouver ses marques
En action de pêche, on peut enregistrer davantage de touches avec une esche qui repose sur le fond ou, à l’inverse, qui passe décollée. On ne peut s’en apercevoir, évidemment, qu’après avoir modifié la position du flotteur sur la ligne vers le haut ou vers le bas. Mais il est impératif de conserver sur le kit une trace du fond exact, notre référence zéro. Pas fan du Typp-ex, j’ai longtemps eu recours au Mystic blanc mais je lui préfère aujourd’hui la craie grasse. Je dispose d’un bon panel de couleurs et me sers du jaune pour cette référence de base. Mais je peux aussi matérialiser par une autre couleur, un autre réglage, performant ce jour-là.
9 Adopter la perche
La particularité des canaux c’est que leur niveau est susceptible de bouger significativement à plusieurs reprises en l’espace de quelques heures, voire quelques minutes. Il s’agit des fameuses éclusées dues, dans les canaux navigables, au fonctionnement des écluses et aux passages d’embarcations de taille plus ou moins importante. Il est possible de se servir de l’environnement pour s’en faire une idée, mais pour un maximum de précision, le nec plus ultra est de disposer d’une perche graduée. Celle-ci est positionnée, bien en vue, après avoir été réglée au moment du sondage. En canal, la bordure n’étant pas toujours très praticable, d’astucieuses perches se greffent simplement sur les pieds de la station.
10 Prévoir le pire
Les fonds des rivières et des fleuves sont pour la plupart très souvent encombrés, de manière naturelle (roches, herbiers, branches, etc.) ou disons «artificielle» (voiture, caddie, déchets divers, etc.) À cause du courant, recourir à une sonde assez lourde est impératif et le risque qu’elle aille se coincer dans un de ces obstacles est bien réel. Dans ces conditions, j’utilise volontairement, le temps de sonder, un bas de ligne nettement plus fin que le corps de ligne. Si, par malheur, la sonde venait à se bloquer dans le fond, la différence entre les deux nylons faisant office de fusible, je pourrais sacrifier le plus faible. Je perdrais ma sonde certes, mais ni le flotteur ni la possibilité d’exploiter ce coup.