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Leurre finess en linéaire pour carnassiers méfiants

Crédit photo Vincent de Bruyne
Lorsque l’on se rend au bord de l’eau en hiver, il arrive souvent que les poissons ne mordent pas comme on le souhaite. Leurre dur, shad, spinner… rien ne fait bouger nos chers carnassiers. C’est le moment de sortir des sentiers battus et de penser « finess » !

Le finess, voilà le leurre oublié pour traquer perches et brochets en début de saison. On a tous au fond de notre boîte de pêche, du coffre de notre bateau ou de la poche de notre float-tube une boîte de leurres finess qui traînent et que l’on n’utilisent jamais, hormis à quelques rares exceptions pour le sandre en verticale. Seulement, ces leurres sont bien plus efficaces que l’on ne peut l’imaginer, surtout en linéaire !

Un leurre qui réussit sur les grosses perches
Crédit photo : Vincent de Bruyne

Le finess en cranking

Cela fait maintenant plusieurs années que j’utilise les leurres finess en linéaire. Je parle bien de linéaire, de pêche en lancer-ramener sans animer le leurre. Un ramener droit juste entrecoupé de pauses est en effet incroyablement efficace. Les leurres finess sont beaucoup utilisés entre deux eaux en animant avec des tirées sèches pour la perche (pêche à la volée) ou en verticale pour le sandre, mais là n’est pas le sujet. Je veux vous parler de pêche avec des leurres finess en « cranking » (action de ramener son leurre en moulinant), sans animer. Ces leurres finess, oubliés pour cette technique de cranking, sont pourtant d’une performance redoutable. Dans mon utilisation hivernale et sur des poissons connaissant une forte pression de pêche, j’utilise trois familles de finess.
• Le finess à queue en V : il a le corps légèrement aplati sur les flancs et se termine par une queue en V. Entrent dans cette catégorie le Fin-S fish de Lunker City, le Gunky vriggle, le Sling Shad Megabass… C’est le finess parfait pour pêcher en linéaire lorsque l’eau descend sous les 6°C. Sa gomme assez dure et ses faibles vibrations le rendent redoutables sur les poissons léthargiques ou trop pêchés.
• Le finess à queue simple (slug) : il a le corps plus arrondi avec un léger plat sur le dos et se termine par une queue pointue. On peut penser au slug de Lunker City, au Hazedong de Megabass, au One Up Slug Sawamura… De texture souvent plus souple et avec une queue très mobile, il engendre de fines vibrations qui rendent dingues les carnassiers. Il est adapté aux pêches finess rapides en linéaire, en hiver dans des températures d’eau comprises entre 6 et 10°C.
• Le finess réaliste : il a un corps réaliste, souvent segmenté, qui lui confère une nage proche de celle d’un vrai poisson. On peut penser au Vitala, au finess Filet LMAB ou encore au Javallon d’Imakatsu. Ce type de finess nage tout seul. Son réalisme, qu’il soit segmenté ou pas, et sa lenteur de déplacement en font un leurre de choix dans les eaux claires et froides, sur des poissons éduqués.

Le Fin-S de Lunker City, la référence.
Crédit photo : Vincent de Bruyne

Eaux froides et carnassiers éduqués

La température de l’eau est donc un facteur décisif pour choisir de pêcher avec ce type de leurres. Plus l’eau est froide, moins le poisson est actif, et plus il sera sensible aux faibles vibrations. Un finess évoluant proche du fond ne laissera pas indifférent le brochet ou la perche du secteur. Mais il existe un autre facteur déterminant pour se décider à pêcher finess : la pression de pêche ! Sur les lacs ou rivière connaissant une forte pression de pêche toute l’année, les perches et brochets peuvent saturer des grosses vibrations générées par les shads, par les billes des leurres durs ou tout simplement par les « ploufs » à répétition occasionnés par les leurres tombant dans l’eau. Cela est d’autant plus vrai en fin de saison, après huit mois de pêche intensive sur nos biotopes. Pêcher finess en linéaire peut alors devenir la clé pour sortir son épingle du jeu. En effet, cette technique apporte plusieurs avantages.
• La discrétion : que ce soit à l’impact du lancer dans l’eau ou lorsque le finess nage, le leurre reste discret dans son approche. Il est ainsi moins sujet à « caler » le brochet ou la perche du secteur.
• Le réalisme : pour les finess réalistes, le côté imitatif de la nage, des couleurs et de la forme du leurre peuvent tromper la méfiance d’un carnassier connaissant une forte pression de pêche.
• La surprise : peu de pêcheurs utilisent un finess en linéaire pour pêcher le carnassier. Ce côté « surprise », technique que le poisson ne connaît pas, est un atout pour le pêcheur et permettra de tromper la vigilance de nos carnassiers.

Ce finess Spro dispose d’une monoqueue.
Crédit photo : Vincent de Bruyne

Pour ce qui est de l’animation, je procède de deux façons :
• un linéaire pur, ramené entre deux eaux. Il s’agira de pêcher à la manière du cranking shad, mais avec un finess à la place du shad. Cela peut paraître déroutant, pourtant c’est très efficace, particulièrement sur le brochet. Je vais utiliser un finess slug ou un finess réaliste dans ces conditions. La mobilité et le réalisme de ces finess sont un plus pour pêcher des poissons suspendus dans la couche d’eau, qui plus est lorsque ces derniers ont connu une forte pression de pêche. Lorsque l’on pêche entre deux eaux, en linéaire pur, on a l’impression de ne rien sentir au bout de la canne. Le leurre ne vibre pas et tire peu, ne laissant donc pas de place au doute. Le moindre toc ressenti dans la canne devra être suivi d’un ferrage énergique pour piquer le brochet;
• un linéaire entrecoupé de pauses sur le fond. Dans ce cas, je vais utiliser un finess à queue en V pour les eaux inférieures à 6°C, sur des poissons apathiques ou méfiants. Le déplacement d’eau généré par le leurre et la faible vibration occasionnée par la dureté de la gomme suffiront à réveiller les carnassiers du secteur. Pour les eaux entre 6 et 10°C, j’utilise un finess slug sur des poissons actifs. Sa plus grande mobilité et sa souplesse le rendront plus attrayant aux yeux des perches et brochets. Sur des poissons pas ou peu actifs, je repasse sur un finess à queue en V. Lorsque l’on pêche sur le fond, il peut être important de faire des pauses de 4 à 5 secondes sur le fond sans bouger le finess. On laisse le leurre « travailler » seul. Les perches sont particulièrement friandes de ce type d’animation et viendront aspirer le leurre. La touche sera un « toc » franc dans la canne ou une lourdeur à la reprise de contact avec le finess. Il faudra alors ferrer avec un geste souple et ample. Les brochets, quant à eux, déclencheront leur attaque au moment où le leurre redémarre. La touche sera traduite par une sensation de lourdeur sur laquelle il faudra ferrer avec un geste fort et ample.

Certains modèles affichent un réalisme intéressant en matière de nage.
Crédit photo : Vincent de Bruyne

Le matériel spinning s’impose

Afin de bien sentir ce que l’on fait, la tenue de canne est très importante. Que l’on pêche en linéaire pur ou avec des pauses, l’angle de la canne doit être de 30 degrés avec la surface de l’eau. L’anneau de tête pointé vers la surface de l’eau optimise le contrôle de la ligne et augmente les réussites au ferrage. Ensuite, il faut utiliser un matériel light, tel que la canne de puissance M (5- 20 g) à MH (7-28 g) dans des longueurs de 2,10 m à 2,30 m. Le moulinet sera choisi dans les tailles 2 000/2 500 avec une tresse allant de 10 à 15/100, en 8 brins afin d’avoir une meilleure pénétration dans l’eau. Cela permet de pêcher plus léger.

Un beau brochet méfiant que ce finess a su leurrer.
Crédit photo : Vincent de Bruyne

Important : le choix de la tête plombée

Une tête ronde ou football est adaptée aux pêches linéaires entre deux eaux, alors que l’on préférera une tête pointue ou en forme de poisson pour pêcher sur le fond. Pour finir, le bas de ligne sera choisi en fonction de l’espèce ciblée, tout en gardant à l’esprit de pêcher le plus fin et avec une présentation la plus « naturelle » possible. Il faut donc privilégier un diamètre de bas de ligne entre 20 et 30 centièmes en fluoro pour la perche. Pour le brochet, une tête de ligne en 30 ou 40 centièmes avec un bas de ligne en 60 centièmes au maximum sera parfaite. Dans tous les cas, en pêchant les perches, vous attraperez aussi des brochets. Il faudra alors être très souple sur le frein, et tout devrait bien se passer !

Le matériel spinning prend ici tout son sens
Crédit photo : Vincent de Bruyne

Y croire

J’apprécie vraiment pêcher en linéaire finess, surtout l’hiver sur des poissons méfiants ou apathiques. Le premier pas à franchir n’est jamais évident. Ramener un leurre qui ne « nage » pas de notre point de vue semble peu crédible dans un premier temps. On a l’impression que l’on ne prendra aucun poisson, mais il n’en est rien. Ce qui reste immobile à nos yeux ne l’est pas pour les carnassiers. Ces derniers détectent le moindre déplacement d’eau généré par le ramener du leurre, la moindre vibration provoquée par la queue du finess ou bien encore le subtil déplacement de la silhouette du finess dans la couche d’eau. Ce sont ces facteurs, peut-être imperceptibles aux yeux du pêcheur, qui déclenchent l’attaque du carnassier.

Une récupération linéaire a permis de convaincre maître Esox.
Crédit photo : Vincent de Bruyne

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