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En hiver, ciblez les perches XXL

S’il y a bien une période que j’attends avec impatience pour pêcher la perche, c’est la fin de l’automne et le début de l’hiver. Autant il est possible de faire de véritables cartons pendant la période estivale et au début de l’automne, autant la fin de saison permet de sélectionner la taille. Finies les pêches de poissons de taille modeste et place aux véritables « pizzas »! Je prends beaucoup de plaisir à pêcher les perches tout au long de l’année mais je constate qu’il est souvent plus difficile de sélectionner les beaux sujets avant l’automne. Il faut faire beaucoup de touches pour un poisson correct, tandis qu’une fois arrivés la fin d’automne et le début de l’hiver, c’est l’inverse qui se produit. En effet, avec les premières gelées, les perches ont tendance à se regrouper et à chercher des zones où la température de l’eau et la présence de nourriture seront optimales. À nous de trouver ces secteurs, qu’ils soient en rivière ou en grand lac, où les grosses zébrées sont bien représentées.

1. La bonne surprise des petits biotopes

On pense à tort que les grosses perches fréquentent de manière exclusive les gros lacs. Mais des eaux plus petites sont aussi susceptibles de nous rapporter notre quota de belles perches.

En rivière, les perches commencent à déserter les zones de courant pour se rapprocher des amortis, des palplanches ainsi que des entrées et intérieurs de bras mort. Bref partout où le courant est ralenti voire nul, il est possible de trouver de grosses perches. Ces zones correspondent aussi aux secteurs que regagnent les petits poissons blancs avec la chute des températures de l’eau. Ils vont alors se regrouper en bancs plus ou moins importants et les perches ne seront jamais très loin. On peut alors assister à de véritables frénésies avec des chasses qui éclatent de partout. Il est possible aussi qu’il ne se passe rien, qu’il n’y ait pas de chasses ou qu’elles ne soient pas visibles mais que les poissons soient quand même là.

En petite rivière, le combat est toujours épique.
Crédit photo : Vincent de Bruyne

Trouver la source de nourriture

Dans ces conditions, soit on pêche en bateau et on recherche les regroupements de poissons blancs à l’aide de l’échosondeur et du side imaging pour une prospection plus rapide, soit on est du bord et on observe la surface de l’eau. Les petits poissons trahissent souvent leur présence, les journées où le vent est faible voire nul, en faisant de petits ronds en surface. Si on observe cela, il y a fort à parier que les perches sont dessous ou juste à côté. Les poissons repérés, il n’y a plus qu’à les pêcher. J’utilise pour cela deux cannes spinning de puissance ML (3-15 g) et M (5-20 g) associées à deux moulinets en taille 1500 et 2000 garnis de tresse 8 et 12/100. Je termine le tout avec une bonne longueur de fluoro en 20/100 et 25/100. La plupart du temps, j’utilise mon ensemble ML. Pêchant beaucoup les rassemblements de petits poissons blancs à cette période, je considère que les perches présentes dans le secteur se nourrissent essentiellement de proies leur ressemblant. Inutile donc de jeter des leurres de 10 cm, ce qu’elles attaquent mesure à peine 6 cm. Il faut donc la jouer « en finesse ». Pour cela j’utilise des leurres souples de 2 à 3 pouces (keitech swim impact, Gunki kiddy, Gunki Wizz, Gunki v2ib…) montés sur des têtes plombées de 2 à 7 g suivant le courant, la profondeur et surtout l’activité des poissons.

Du bord, ce genre de spécimen vient récompenser une longue prospection
Crédit photo : Vincent de Bruyne

Une histoire vécue

L’année dernière, j’étais dans un bras mort et j’avais localisé un énorme banc de poissons blancs. Il y en avait tellement qu’à chaque lancer, le fil de ma ligne tapait sur ces poissons, mais pourtant impossible de déclencher la moindre touche de perche. C’est comme si le banc de poissons blancs était vide de prédateur ! Je grattais le fond très lentement avec mon petit shad de 3 pouces et une tête plombée de 2 g, mais rien. J’ai repensé d’un coup à une situation semblable que j’avais vécue lors d’un trip en Slovaquie. La solution avait été de pêcher plus lourd. Ni une ni deux, je change de canne, passe sur la M, met une tête plombée de 7 g (c’est lourd dans un bras mort avec seulement 2 mètres d’eau) sur mon petit shad et commence à pêcher plus énergique. Les touches ne se firent pas attendre. J’ai enchaîné les poissons de 30 cm et plus. La plus grosse ce jour-là affichait tout de même les 51 cm. Un changement d’animation, quelque chose de plus saccadé et rapide, telle était la solution, même si souvent en grattant cela marche aussi. Il m’est aussi arrivé de rentrer dans des bras morts et d’assister à des spectacles grandioses, dignes de chasses de bars en mer ! Des perches par centaines qui éclataient des boules d’alevins. Les plus grosses étaient sur le fond et profitaient de ce que laissaient les plus petites. À ce petit jeu, il fallait pêcher lourd pour traverser la couche de petites perches en chasse et assez gros pour limiter les touches. Un shad de 8-10 cm sur une tête plombée de 12 g était parfait. Cela nous a permis de sortir une vingtaine de perches entre 40 et 48 cm. Sans compter les quelques sandres qui s’étaient invités à la fête !

Une jolie perche prise dans une ballastière.
Crédit photo : Vincent de Bruyne

Le charme des gravières et des étangs

Les masses d’eau sont souvent plus petites, la profondeur moindre et la prospection plus aisée, c’est pour moi le domaine du leurre dur. J’ai souvent une nette préférence pour le leurre souple ou les leurres métalliques lorsque je recherche la perche, mais ici, je vais principalement utiliser des crankbaits pour les poissons calés sur le fond ou des jerkbaits minnows lorsqu’ils sont en chasse. L’objectif est de battre du terrain et de rechercher les poissons actifs. Ainsi, le crank qui tapera le fond réveillera les poissons apathiques tandis que le jerkbait fera des miracles sur les poissons actifs ou dans les chasses. J’aime pêcher les petites gravières ou bien les étangs lorsque l’automne et l’hiver sont bien installés, juste après un coup de froid. Le redoux engendre souvent un regain d’activité rapide chez les poissons, les rayons du soleil ayant une incidence directe compte tenu des faibles profondeurs d’eau. J’ai pu vivre ainsi de superbes journées sur des gravières de ma région. Avec le redoux, les poissons sont bien actifs et les leurres durs assurent une bonne prospection et permettent de toucher régulièrement du poisson. Je privilégie bien entendu ce pattern pour ce biotope qui permet de tromper de jolies et grosses perches, mais par gourmandise, je décide toujours de refaire les zones au leurre souple. C’est souvent une bonne idée, car ces grosses perches sont loin d’être toujours seules. Repasser au leurre souple me permet souvent de faire quelques poissons supplémentaires.

2. L'indiscutable potentiel des grands lacs

J’ai la chance d’accéder, à moins d’une heure de chez moi, à des lacs comprenant une densité incroyable de grosses perches. Une fois la fin d’automne arrivée, tous les rêves sont permis ! Que ce soit au leurre souple, à la lame, au casting jig, il y en a pour tous les goûts.

J’utilise le même matériel qu’en rivière, à la seule différence que la présence de brochets sur les lacs où je pêche fait que j’augmente le diamètre de mes bas de ligne jusqu’à 60/100, car sinon je me fais trop couper. Cela ne semble pas gêner les perches, du moins lorsqu’elles sont bien actives, et surtout cela épargne les brochets. Une fois encore, il faut seulement être au bon endroit au bon moment. Même si des postes ne trompent pas comme les éboulis rocheux, les anciens ponts, les pointes noyées ou bien encore les arbres morts, d’autres sont bien moins évidents.

Faites marcher votre réseau

Pour cela « radio pêche », c’est-à-dire la prise d’informations auprès des copains, des magasins de pêche…, est une bonne alliée. Souvent en lac, tout est une histoire de profondeur. Je me souviens d’une partie de pêche sur le lac de Pannecière où tout se passait dans 9 m d’eau. 8,50 m pas de touche, 9,50 m non plus, mais dans 9 m, en verticale, c’était le feu. Shad de 8 cm, tête plombée de 14 g et en avant. Nous faisions des doublés, triplés de perches entre 30 et 39 cm. C’était magique, d’autant que dans ce lac aux eaux acides et froides du Morvan, les poissons grossissent moins vite que dans les lacs de l’Aube où je pêche régulièrement. Nous avions donc réalisé une très belle journée pour le secteur pêché. Sur les lacs de l’Aube, où je guide et je pêche plus régulièrement, il est possible de vivre des journées semblables mais avec une moyenne de taille encore plus élevée. C’est ainsi que j’ai connu à bord de mon bateau des journées à plus de 50 poissons avec aucune perche en dessous de 35 cm, mais plutôt des poissons entre 40 et 48 cm. Lors de ces journées incroyables, on peut voir les perches chasser les alevins sur l’échosondeur. Il fallait alors pêcher au jig, un peu à la manière de la pêche du bar en mer, pour les attraper.

Un doublé de perches de 47 et 54,5 cm.
Crédit photo : Vincent de Bruyne

Rechercher la grosse perche de manière exclusive

Je me souviens aussi d’une journée de décembre où, avec un ami passionné de perches, nous sommes partis les rechercher exclusivement. Il voulait faire une grosse perche et si possible une 50+. Pas facile de commander des poissons de cette taille, mais il y en a dans le lac, alors pourquoi pas ? Toutes les conditions étaient réunies, et lors d’une précédente sortie, nous avions attrapé cinq grosses perches en pêchant le brochet… Ni une ni deux, nous voilà sur le lac en train de chercher les bancs de poissons fourrage à l’aide de notre sondeur, lorsque nous parvenons à identifier clairement un petit banc de perches. Je le note au GPS et continue ainsi la prospection. Je localise rapidement quatre bancs de perches toujours dans ou à proximité d’un banc de fourrage. La pêche pouvait alors commencer. Les poissons étaient actifs et n’ont pas hésité longtemps avant d’engamer les leurres souples que nous ramenions au ras du fond avec des animations saccadées. Ce ne sont que des gros poissons. Rien en dessous de 40 cm, incroyable ! Que des bancs de grosses perches et, en plus, en forte activité.

De tels spécimens, capturés sur du matériel léger, donnent du fil à retordre.
Crédit photo : Vincent de Bruyne

Le rêve, surtout pour mon ami qui n’avait jamais vécu de pareils moments. Il enchaîne les touches, les ratés, parfois les décrochés qui nous font changer de banc, car le poisson apeuré fait fuir les autres. Après maintes captures, le poisson piqué semble plus lourd. Nous avions fait deux-trois brochets au milieu des perches mais mon collègue me dit que le combat n’a rien à voir. Un petit silure peut-être ? Sébastien est fébrile sur sa canne, il fait attention de ne pas commettre d’erreur car il tient peut-être la perche qu’il était venu chercher ! Le poisson sonde, passe sous le bateau et c’est bien une perche, une très grosse perche que l’on voit apparaître dans l’eau claire du lac. Un poisson magnifique, à la défense incroyable sur ces petites cannes et qui, une fois rentré dans l’épuisette, lui fait sortir un cri de joie tellement fort que même les autres bateaux partagent ce moment de bonheur avec nous. Elle est là et accuse 50 cm tout rond ! Ce qui est incroyable, c’est que la journée va continuer de la même manière avec un coup du soir magique. Il a duré 45 minutes. 45 minutes de folie où les poissons étaient super actifs, nous prenions touche sur touche et poisson sur poisson mais nous avons aussi décroché plus que de raison. Impossible de faire un lancer sans touche. C’était énorme comme la taille des poissons : plusieurs doublés de plus de 45 cm et surtout, cerise sur le gâteau, trois poissons supplémentaires de 50, 50, 51 cm ! Ce qui porta la journée à cinq perches de plus de 50 cm car j’avais attrapé une 52 cm plus tôt dans l’après-midi. La journée s’est achevée sur un score 25 perches de plus de 40 cm avec cinq perches de 50+. Nous étions sur un nuage, conscients de la rareté du moment. Alors, à vos cannes, choisissez les meilleurs lacs de votre région, les meilleurs biefs de rivière. L’hiver est là et amène avec lui une période de l’année où tous les rêves de grosses perches sont permis.

En grand lac, grosses perches et brochets s’accommodent d’une cohabitation territoriale aux dépens des bancs de poissons fourrage
Crédit photo : Vincent de Bruyne

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Magazine n°121 - Janvier-Février 2021

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