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La pêche du chevesne à la mûre

Approche ancestrale connue depuis des lustres, la pêche du chevesne à la mûre, en profitant du confort que le matériel moderne dont nous disposons aujourd’hui apporte, reste très attractive mais demande toujours autant d’adresse et de discrétion.

La belle saison qui emmène tout pêcheur jusqu’au vénéré mois de septembre est la période idéale pour traquer les chevesnes qui maraudent en groupes sous la surface. Poissons omnivores et toujours opportunistes, ils sont friands de toutes les baies et fruits sauvages, les mûres notamment, qui tombent régulièrement à l’eau.

Ces mûres bien noires, prêtes à tomber à l’eau, signalent un beau poste prometteur à tester.
Crédit photo : Julien Mathien

Surveiller les ronces

S’ils sont facilement repérables, ils sont loin d’être évidents à leurrer, il faut savoir ruser. Les saisons changent d’une année à l’autre et selon la région où vous vivez, la période de maturité des mûres peut différer. En général, elle s’étale entre juillet et septembre, débutant un peu plus tôt dans le sud et se terminant souvent un peu plus tard dans le nord du pays. Il suffit bien entendu de surveiller les ronciers de votre secteur pour être ponctuel. On peut également observer un décalage de maturité des fruits sur une même zone, les ronciers les plus exposés au soleil étant les premiers à voir tomber leurs fruits mûrs. Ceux qui prennent moins la lumière les donneront plus tardivement voire n’en donneront pas de la saison. Le fruit rouge, non mature, n’est pas consommé par les poissons. Ce sont les noirs, bien mûrs, qu’il faut donc leur présenter. Le chevesne est un poisson opportuniste et curieux. Il est attiré par tout ce qui va tomber en surface. La mûre peut donc potentiellement fonctionner partout mais son efficacité sera d’autant plus redoutable si elle est lancée sur les endroits mêmes où les chevesnes ont l’habitude de les cueillir, c’est-à-dire à proximité des ronciers surplombant les berges.

Un fabricant, Adam’s, propose des imitations. Honnêtement, nous ignorons leur efficacité. 
Crédit photo : Julien Mathien

Un équipement léger

Un ensemble léger convient parfaitement pour ce type de pêche. Une canne de 2,10 à 2,20m est idéale pour pratiquer du bord tandis que, depuis un bateau, on pourra opter pour un modèle plus court. La puissance de cette canne doit être comprise entre 1 et 7g. Il faut en revanche choisir une action suffisamment rapide pour pouvoir ferrer efficacement, le risque de ratés étant plus important avec une canne trop souple. On équipe cette canne d’un moulinet (taille 1000 à 2000) garni d’une tresse fine de 6 à 10/100. On ajoute un bas de ligne en fluorocarbone de diamètre variable (16 à 22/100) selon l’encombrement du poste et la taille des poissons, avec un hameçon simple à œillet n°6 à 2. Cet hameçon doit être à courbure large pour escher les mûres par le cœur, plus dur, en faisant ressortir la pointe. On le raccorde en direct, sans agrafe, par discrétion avec un nœud Palomar. Pour une présentation encore plus fine et discrète, on peut remonter le fruit sur la hampe jusqu’à masquer l’œillet de l’hameçon et le nœud de raccord. Un petit stop-float peut être enfilé sur la hampe juste sous la mûre afin de la maintenir bien en place.

La mûre est un appât fragile mais un petit stock est souvent disponible sur place. 
Crédit photo : Julien Mathien

Des appâts fragiles

Concernant le reste du matériel, vous aurez besoin de vos outils habituels : pince, paire de ciseaux, épuisette, boîte de petits accessoires et bobines de bas de ligne, le tout transporté au bord de l’eau dans un contenant adapté à votre approche (gilet, chest-pack, sac à dos, bakkan). On peut aussi prévoir une petite boîte rigide, de type Tupperware ou boîte à asticots, pour transporter les mûres sans les abîmer. Car la mûre, fragile, se conserve mal et tourne vite en pleine chaleur dès lors qu’elle a été cueillie. Elle doit être manipulée avec précaution. Oubliez d’office les mûres du commerce qui ne tiennent pas sur l’hameçon. Le meilleur moyen de se procurer des mûres fermes et fraîches est donc la cueillette sauvage. Heureusement, on en trouve facilement et en abondance au bord de l’eau, près de vos postes de pêche habituels. Une vingtaine de mûres suffisent pour débuter et, si besoin, vous pourrez toujours vous ravitailler près des ronciers qui jonchent votre parcours durant la session.

Un beau lancer, bien précis, sous ces frondaisons. La touche ne devrait pas tarder. 
Crédit photo : Julien Mathien

Une approche de sioux

Pêcher depuis la berge n’est pas évident tant il est difficile de déposer une mûre sur une bonne zone. Les ronciers de bordure sont généralement denses et quasiment impossibles à traverser, recouvrant les berges et en barrant l’accès. Il faudra donc se contenter de pêcher quelques rares ouvertures ou, depuis la berge opposée, si la largeur du cours d’eau le permet. La meilleure option, quand la profondeur est faible, est de pénétrer dans l’eau en wading. On peut ainsi remonter le courant et aborder discrètement les poissons par l’arrière puisqu’ils seront positionnés nez dans le courant. Avec une embarcation, il faudra simplement prendre soin de rester à distance raisonnable pour ne pas vous faire bêtement repérer.

Le float-tube permet de s’attaquer aux postes inaccessibles du bord, souvent les meilleurs. 
Crédit photo : Julien Mathien

À vue

Si un bateau équipé d’un moteur électrique permet de remonter discrètement le courant, mieux vaut opter pour une dérive naturelle en kayak, paddle ou float-tube afin de glisser silencieusement vers la zone repérée. L’utilisation d’une ancre est intéressante pour gérer la dérive à votre guise et se stabiliser sur le spot de votre choix en toute discrétion. Un pêcheur évoluant debout depuis son embarcation est certes plus repérable mais il bénéficie d’une meilleure visibilité pour repérer les beaux poissons et les pêcher à vue.

Le chevesne aime les mûres… et nous, nous aimons les chevesnes !
Crédit photo : Julien Mathien

Quelques subtilités

La stratégie, simple, fait appel tout de même à quelques subtilités. J’ai l’habitude de commencer en jetant une ou deux mûres à la main. Ce mini amorçage permet d’observer la réaction et le comportement des chevesnes. Nul doute qu’il installe aussi une forme de concurrence alimentaire entre congénères, l’excitation des poissons sur la zone étant sensible. La première mûre eschée déposée en surface a alors de fortes chances d’être engloutie sans aucune méfiance. Une mûre pesant entre 1 et 3g peut être facilement propulsée à une quinzaine de mètres et n’a pas besoin d’être lestée. En revanche, il ne faut pas trop appuyer son geste pour ne pas éclater le fruit. J’utilise plutôt le lancer pendulaire pour viser au plus juste et déposer la mûre avec délicatesse. Mieux vaut déposer la mûre dans un rayon d’un mètre autour du poisson visé et non pas juste à l’aplomb, au risque de l’effrayer. Le fruit coule lentement et instantanément. Il suffit alors de garder sa bannière tendue et d’accompagner cette descente sans la brider.

À usage unique

Lorsque le poisson prend, on accompagne le départ en abaissant la canne afin de ferrer efficacement dans la foulée. Chaque mûre est bien sûr à «usage unique» : si elle n’est pas engloutie à la touche, elle sera éjectée lors du combat. Il faut donc toujours prévoir quelques fruits d’avance avant d’aborder un nouveau poste.

Mûres et compagnie

Les chevesnes adorent les baies sauvages en général. La mûre est certes le grand classique parmi les classiques mais ils raffolent également des cerises, des baies de sureau et même des grains de raisin. Toute présence de ces fruits ou de ces baies sur vos secteurs de pêche habituels est une aubaine à saisir.

 

 

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