En 2006, quand Hiroshi Takahashi (alors chef de produit chez Illex) ajouta le Freddy Catwalk à la gamme Scream Series, ce fut une petite révolution et un rapide succès commercial. On n’avait en effet jamais vu un poisson-nageur articulé, dépourvu de bavette, développant une nage sinusoïdale de ce type. Sa facilité d’utilisation, sa taille confortable (c’était le début du big bait) et son efficacité certains jours sur les brochets peu agressifs lui valurent un franc succès, et il fût par la suite décliné en de nombreuses versions avant d’être retiré du catalogue en 2014. Beaucoup de modèles du même type sont apparus par la suite, dont certains étaient excellents, mais pour beaucoup de pêcheurs français, le Freddy restait la référence, parce qu’il leur avait fait découvrir la pêche au hard swimbait. Concernant cette nouvelle version, mis à part quelques différences de design et de coloris, on note deux changements importants. Le nouveau Freddy est silencieux, alors que l’original était bruiteur (billes), et les hameçons sont désormais rotatifs. Il est également un poil moins lourd (44 g au lieu de 48 g), et il me semble qu’il nage un peu moins profond… Mais je n’ai plus l’original pour comparer ! Les poissons-nageurs silencieux ont le vent en poupe compte tenu de la pression de pêche en France (les leurres très bruiteurs étant réputés éveiller la méfiance chez les poissons éduqués), c’est donc un changement pertinent, d’autant qu’un swimbait, un type de leurre jouant sur le réalisme, n’a pas spécialement d’intérêt à se montrer bruyant. Les triples rotatifs, qui équipent un nombre croissant de modèles, évitent d’abîmer les poissons tout en réduisant certains décrochages.
En eau peu profonde et claire
Pour ce qui est de la nage et des conditions d’utilisation, pas de gros changements avec la version originale, ce qui est logique. Le Freddy est destiné aux eaux relativement peu profondes, de préférence assez claires. Il descend tout de même à près d’un mètre de profondeur si on l’utilise canne basse et en récupération lente, mais s’il faut passer une zone moins profonde ou au-dessus d’un herbier, une récupération canne haute et plus rapide l’empêche de plonger et il peut pêcher quasiment sous la surface. Comme tous les swimbaits, c’est un leurre qui ne nécessite pas forcément d’animation et peut se travailler juste au moulinet, en variant la vitesse et en ménageant éventuellement quelques pauses ou accélérations pour casser la monotonie de la présentation. Utilisé ainsi, il décrit un S assez ample sur un plan horizontal, avec un léger rolling. Il peut également être animé bien sûr, mais en gardant à l’esprit que si l’idée est de faire du walking the dog agressif, un jerkbait sera bien mieux adapté.
En douceur plutôt
Il faut plutôt considérer ce type d’animation sèche comme une façon de déclencher une attaque par quelques embardées brusques, un changement inattendu de comportement, que comme un mode d’animation permanent. À noter d’ailleurs que ces belles embardées s’obtiennent tout aussi facilement par une série d’accélérations vives du moulinet. C’est préférable aux coups de scion violents qui ont tendance à faire boucler le leurre.
Points forts, points faibles
Points forts
Les fans apprécieront les améliorations notables : silencieux, triples rotatifs, coloris modernes. Le Freddy Catwalk est un leurre facile à utiliser, ne demandant pas un matériel ultra-spécifique (44 g, ça passe sur une canne heavy), et dont l’efficacité n’est plus à démontrer. L’augmentation de prix est contenue (3,90 € de plus en quinze années).
Points faibles
Principal défaut des hard swimbaits, ça ne se lance pas super bien pour le poids, par manque d’aérodynamisme. Le leurre peut aussi boucler facilement si on l’anime sèchement. Le triple de queue est sans doute un peu grand et arrive à crocher sur le dos du leurre si on le malmène trop. Mieux vaut le travailler tranquillement au moulinet.
Fiche technique
- DENSITÉ : COULANT
- LONGUEUR : 16,8 CM
- POIDS : 44 G
- HAMEÇONS : 6062 (BKK) N° 1 ET 2
- ÉVOLUTION : JUSQU’À 1 M
- COLORIS : 8
- DISTRIBUTION : SENSAS
- PRIX PUBLIC : 25 €
Article publié dans le n°916 de La Pêche et les poissons, septembre 2021