Comment choisir son premier bladed jig, ou chatterbait ?

C'est l’histoire d’un formidable succès comme l’aime l’Amérique ! Celle d’un pêcheur et son fils qui créent un nouveau leurre et en vendent des millions dans les années qui suivent ! Pourtant ce ChatterBait n’est composé que d’une lame vibrante métallique à six pans, un hameçon simple sur lequel est moulé un lest, décoré d’une jupe en silicone très souple. Cette association offre les mêmes caractéristiques qu’un crankbait pour passer dans les obstacles, un rubber jig pour la nage et le volume et un spinnerbait pour les flashs lumineux. Le tout en un seul leurre…

Un succès commercial

C’est en 2004, donc il n’y pas si longtemps que cela, que le premier ChatterBait fut mis en vente aux États-Unis. Ronny Davis, un pêcheur de black-bass travailla des années sur ce leurre. Il testa de nombreuses combinaisons de palettes, de formes et de tailles diverses, ajoutant des têtes plombées variées pour mesurer les effets sur la nage et les vibrations produites. Il lui fallut du temps pour trouver le bon compromis et c’est en pêchant avec son fils, Ron, que le modèle parfait naquit. D’où vient le nom ChatterBait ? Des vibrations puissantes, émises par cette lame métallique, capables selon son concepteur, de faire « claquer les dents » du pêcheur, en anglais « chattering teeth ». Amusant  ! Le duo père-fils en fabrique quelques exemplaires qu’ils vendent à un magasin en Caroline du Sud. Par chance, cette année-là des pêcheurs professionnels gagnent plusieurs compétitions avec ce type de leurre.

Quatre millions par an !

Fin 2004, 5 000 ChatterBaits sont vendus, les deux hommes sont heureux. En 2005, la société fondée par le duo familial, Rad Lures, fabrique 25 000 leurres. Mais les choses s’emballent le 7 janvier 2006. Une compétition majeure de pêche du black-bass est remportée avec leur modèle aux États-Unis. 500 000 ChatterBaits sont commandés à la famille qui n’a ni les moyens humains ni matériels pour répondre à ces contrats. Un accord de fabrication et distribution est passé avec la société Z-Man, qui produit des composants pour les leurres et dispose d’une capacité de production importante. Les deux années suivantes quatre millions de ChatterBaits sont vendus par an. Un sacré succès !

Bataille juridique

Les autres fabricants de leurres voulurent également profiter de l’engouement. Tout le monde crée son modèle de ChatterBait et utilise le nom, jusqu’à ce que Z-Man dépose nom et brevet aux États-Unis. Après quelques victoires juridiques, les concurrents n’eurent plus le droit d’utiliser ce mot qui était passé dans le langage courant pour désigner ce type de leurre, un onomastisme à l’image de Frigidaire.

Les concurrents

Certains modèles fabriqués par les concurrents de Z-Man dans les premiers temps ne furent pas à la hauteur. Les palettes vibraient mal, les têtes étaient trop légères ou trop lourdes. Le ChatterBait original vibre très rapidement à la moindre traction, même à basse vitesse. La forme de la palette, un peu coudée, le poids de la tête, l’inclinaison de l’hameçon simple et le volume de la jupe provoquent ces vibrations ultrarapides. Aujourd’hui toutes les marques ou presque possèdent leur modèle de bladed jig et la plupart fonctionnent bien. C’est un leurre parfait pour prospecter les bordures encombrées, les herbiers et les bois morts. Il y a des valeurs sûres  : Wild Header de Megabass, Zuid et Cajun bladed jig de Sakura, Crazy Crusher d’Illex ou encore Bladed jig de Fox Rage. Tous nagent bien et sont parfois déclinés dans des poids et tailles plus grandes, ce qui permet d’attaquer gros brochets et silures avec confiance. J’ai choisi de vous présenter le modèle original, de Z-Man, ainsi que deux nouveautés 2023 : une de chez Rapala, comportant une palette décorée, et une de Caperlan, au prix imbattable !

1. Le Chatter Bealey de Caperlan

Ce modèle très économique nage très bien ! La tête est travaillée, en forme de poisson, aplatie sur le dessus et le dessous comme celle du modèle original. Les yeux sont bien réalisés, de même que la bouche. La palette métallique à l’avant ressemble elle aussi beaucoup à celle du modèle de Z-Man, si ce n’est qu’elle est plate. La surface est quadrillée pour augmenter les effets de flashs et les vibrations. Elle est proposée en version argent ou or, un bon point en fonction de la luminosité et des associations avec les couleurs de la jupe. Cette dernière est bien fournie et solidement fixée à la tête. Un ergot moulé en forme de cône, avec un cran, retient le trailer sans l’abimer. L’agrafe est solide et permet de nouer le bas de ligne facilement.

2. Le chatterbait Original de Z-Man

La palette de ce modèle est reconnaissable, elle est large et coudée sur sa partie avant, ce qui lui donne sûrement cette fameuse mise en action hyper rapide ! Notez que ce modèle n’est pas équipé d’une agrafe comme la plupart des bladed jigs mais d’une attache fixe, solide, sur laquelle on vient attacher le bas de ligne. Le lest est formé par une tête qui n’est pas ronde, mais un peu aplatie en dessous et au-dessus et plus large à l’avant. La jupe est volumineuse, mais pas très fournie par rapport à certains modèles de la concurrence. Elle est maintenue à l’arrière par une bague de silicone pour l’écarter. Un petit ergot moulé à l’arrière retient le leurre souple servant de trailer. L’hameçon est un solide 5/0 vraiment très piquant !

3. Le Rap-V Pike Bladed Jig de Rapala

Voici un solide modèle pour la pêche du brochet ou du silure ! Son petit frère, nommé Rap-V Perch Bladed Jig séduira comme le nom l’indique les perches, mais aussi les black-bass et les sandres ! La tête, sans plomb, est allongée, en forme de proue de bateau. Elle est très réaliste avec des yeux holographiques en 3D. Le centre de gravité est bas, permettant une récupération rapide si besoin. La palette n’est pas hexagonale mais découpée et recevant une impression réaliste, sous forme de tête de brochet, avec signal œil. Elle vibre bien et fort ! La jupe est assez longue, avec des fibres souples et fines. Un ergot métallique retient le trailer en place sans risquer de déchirer l’avant. L’hameçon est un solide 6/0 de chez VMC bien entendu !