Les anneaux brisés
Certes, il est souvent fastidieux de changer systématiquement les anneaux brisés sur un leurre, mais cette précaution vous évitera inévitablement une cruelle désillusion un jour ou l’autre. Ceci est particulièrement vrai concernant les cannes puissantes montées avec une grosse tresse. Les freins serrés imposent de grosses contraintes sur les hameçons et les anneaux brisés, et un très gros poisson pourra en venir à bout. Vu le prix de ce genre d’accessoires, je vous conseille de ne pas lésiner sur la qualité et d’opter pour du 70 lbs au minimum. Ces anneaux brisés seront parfaits pour rééquiper la plupart des leurres et pour intervenir dans d’autres montages type « 360 ».
Les hameçons
J’ai toujours en ma possession une boîte avec des hameçons de différentes tailles (du n° 2 au n° 3/0). Au même titre que les anneaux brisés, ils doivent être changés sur les leurres qui sont équipés d’hameçons de piètre qualité. Ils serviront aussi pour les différents montages et pour remplacer les hameçons qui seront coupés lors du décrochage d’un poisson mal piqué. À ce sujet, je n’hésite jamais à couper les branches d’un hameçon mal placé. Il en va de l’intégrité physique de la prise. En « forçant » ou en arrachant en puissance, il y a fort à parier que vous déclenchiez des blessures irréparables, même si les ardillons sont écrasés. Alors pas d’hésitation, un coup de pince coupante et tout ira mieux. Je choisis des hameçons solides mais assez fins de fer et très piquants pour faciliter les ferrages. À ce titre, les 7547 (VMC) sont parfaits. Et comme leur rapport qualité-prix est intouchable, j’en ai toujours avec moi.
Les sleeves
N’oublions pas les sleeves, toujours trop discrètes. Je les utilise également pour les montages. Elles doivent correspondre précisément aux diamètres des fluoro utilisés. Je vous conseille d’apporter un soin tout particulier à leur sertissage.
Les pinces
Dans la suite logique de ce petit matériel viennent les pinces. Celles-ci sont absolument indispensables dans la pêche du brochet. J’en ai toujours toute une panoplie à bord qui me permet de parer à tous les besoins. La pince standard tout d’abord, avec laquelle je décroche les poissons. J’aime bien les modèles courts qui cumulent puissance et efficacité. Elle permet d’intervenir avec précision sur les bords de la gueule ou à travers les ouïes, si besoin, pour décrocher les hameçons. Elle me sert également pour une multitude de petits bricolages. J’ai également une pince longue qui facilite l’intervention au fond de la gueule du poisson sans prendre de risques inutiles. Je ne l’utilise pas souvent mais elle est parfois très pratique. Rarement présente à bord mais pourtant indispensable, la pince coupante devrait être obligatoire pour la sécurité des poissons et pour la vôtre ! Il arrive régulièrement qu’un poisson soit mal piqué. Entendez par là que les hameçons sont très mal placés, ou que plusieurs branches des triples soient plantées en opposition (il est très difficile d’en retirer une sans « arracher » l’autre). Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à couper ces triples pour sauvegarder l’intégrité du poisson. Un triple, ça se change facilement, et ça tombe bien, vous en avez avec vous ! Par ailleurs, cette pince coupante peut être aussi bien utile quand ce n’est pas le poisson qui est « agrafé »… mais le pêcheur ! Enfin, j’ai aussi dans ma caisse une bonne pince à anneaux brisés qui me permet de changer aisément les hameçons et qui me facilite tous les montages !
Les plombs à leurres
J’ai également toujours avec moi des « plombs à leurres » qui permettent de surplomber les poissons nageurs ou les leurres souples. Ils sont souvent constitués d’une chevrotine dans laquelle est insérée une agrafe. De poids compris entre 3 et 15 g, ils permettent en quelques secondes de modifier la densité d’un swimbait et de changer sa vitesse d’immersion… ou de récupération. Indispensable !
L'aiguille à locher
Pour pouvoir exécuter avec précision tous les montages, je vous conseille également d’avoir avec vous une bonne aiguille à locher (les modèles pour carpistes sont parfaits). Elle vous permettra de réaliser des montages 360 élégants. De même, des émerillons rolling ne prennent pas beaucoup de place et rendent de grands services. Comme pour les anneaux brisés, ne lésinez pas sur la qualité étant donné le prix de ces accessoires.
L'épuisette
Voilà encore un outil sur lequel il ne faut pas faire l’impasse. Elle doit posséder plusieurs qualités. Sa taille d’ouverture tout d’abord, qui doit être large (au moins 70/80 cm) afin de rentrer facilement les poissons les plus grands (c’est fou comme une épuisette moyenne paraît petite quand elle se trouve nez à nez avec un poisson de 110 cm). Elle doit logiquement être solide et munie de mailles caoutchoutées. Ces dernières limitent l’accrochage des hameçons mais, surtout, elles épargnent le mucus et les écailles des poissons. Enfin, je préconise des filets profonds afin de pouvoir garder facilement une prise dans l’eau, le temps de préparer le tapis de réception et l’appareil photo… Deux choses encore à propos de l’épuisette : gardez le filet en main lors de « l’épuisetage » afin de limiter les risques d’accrochage d’un triple baladeur qui aboutira forcément au décrochage du poisson qui ne pourra pas rentrer dedans… Enfin, même dans les meilleures épuisettes, les poissons peuvent se débattre et provoquer un véritable sac de noeuds préjudiciable pour eux, pour le matériel et le temps de pêche. Je vous conseille donc de décrocher un maximum de poissons directement dans l’eau lorsque c’est possible. Les grandes pinces sont alors souvent utiles. Moins vous le manipulez, mieux le brochet se portera. En bref, ne mettez dans l’épuisette que les poissons que vous voulez prendre en photo ou qui sont profondément piqués.
Les gants
J’entends souvent que les gants anti-coupure, c’est pour les « amateurs ». Tant pis, j’en ai dans mon bateau. En guidage, certains pêcheurs ne sont pas habitués à manipuler de gros poissons et ils n’osent pas tenir fermement leur beau brochet pour la photo tant espérée… En le tenant avec plus de confiance, les gants évitent la chute des poissons et les coupures qui peuvent être profondes. Certains poissons sont vraiment énervés et bougent beaucoup, et je n’hésite pas à m’en servir moi-même quand je les « sens » vraiment remuants. Si vous n’êtes pas décidés à acheter un gant spécialement conçu pour cela, certains modèles pour le jardinage (pour la taille des rosiers par exemple) font parfaitement le job et ne coûtent vraiment pas cher…
Le tapis de réception
Nos amis carpistes l’ont bien compris et l’ont même élevé au rang de philosophie : le respect du poisson passe par une manipulation précise et respectueuse des prises, et le tapis de réception est indispensable pour poser au sol une lourde prise. Pourquoi les carpes y auraient-elles droit et pas nos chers prédateurs – d’autant que ceux-ci sont largement aussi fragiles, voire beaucoup plus ? Le tapis de réception facilite les opérations de prise en main et sécurise une éventuelle chute. Mouillé au préalable, il sera 100 fois plus accueillant qu’une moquette bien sèche ! Je vais être honnête, si je me mouille les mains depuis toujours avant de manipuler un poisson, je n’utilise un tapis de réception que depuis peu. Et franchement, avec un modèle pliant (donc facilement escamotable), c’est vraiment facile à mettre en œuvre, et je ne reviendrai pas en arrière.
La trousse à pharmacie
Malgré toutes ces précautions, il arrive quand même régulièrement que les dents de nos chers brochets viennent nous « chatouiller » les mains… Il est indispensable d’avoir une petite trousse de secours pour désinfecter et panser ces coupures qui peuvent être profondes. Pour cela, pas besoin d’avoir un hôpital ambulant! Un flacon de bétadine (ou autre antiseptique), des pansements et des ciseaux font souvent l’affaire. Personnellement, j’utilise du pansement en bande pour pouvoir ajuster facilement la taille, et je rajoute du sparadrap pour faire tenir ce pansement quelles que soient les conditions (pluie !). J’ai aussi de la poudre hémostatique pour arrêter plus facilement les saignements et quelques Steri-Strip en cas de coupures plus profondes. Les dents du brochet sont parfois sales, et une bonne désinfection peut changer beaucoup de choses. Ce petit matériel fera aussi l’affaire si vous enlevez un hameçon de la main de votre compagnon. Cependant, n’hésitez pas à aller voir un professionnel si les choses vous paraissent graves ! (hameçon planté dans une veine ou une articulation, ou coupure mal placée et très profonde).
Les lunettes polarisantes
Vos yeux sont aussi des organes sensibles qu’il faut protéger efficacement contre les rayonnements solaires. Prenez une bonne marque, votre vue n’a pas de prix ! Par ailleurs, ces lunettes pourront vous protéger d’un hameçon qui passe trop près, et des modèles polarisants vous aideront à repérer un poisson suiveur que vous n’auriez peut-être pas vu sans lunettes.
Le mètre
Enfin, je terminerai avec l’accessoire que tout le monde espère sortir lors d’une partie de pêche au brochet : le mètre. Celui-ci vous apportera le Graal. Je vous déconseille les modèles en fer qui rouillent. Privilégiez les rubans en plastique, large et solide, voire les gouttières qui permettent de prendre une mesure précisément (mais qui sont plus encombrantes).