En automne, les jours sont bien plus courts et si on assiste encore à de belles journées ensoleillées, le soleil ne monte plus aussi haut dans le ciel et la lumière est plus rasante. Les nuits sont plus froides et la température de l’eau redescend rapidement sous les dix-huit degrés, les niveaux remontent progressivement avec le retour des pluies et les eaux translucides se piquent peu à peu. Les débits augmentent eux aussi et poussent le fourrage à se regrouper dans les zones abritées des courants principaux.
Des aspes moins méfiants
Ce contexte est idéal pour les carnassiers et notamment les aspes. On assiste à un regain d’activité car ils ne souffrent plus de la chaleur et peuvent chasser plus discrètement. Ils sentent l’arrivée de la saison froide et profitent de ces conditions optimales pour faire des réserves avant l’hiver, c’est ce qu’on appelle la curée. Si les conditions automnales sont optimales pour les aspes, elles le sont aussi pour les pêcheurs qui peuvent profiter de cette période de bombance pour traquer des aspes moins méfiants et occupés à se gaver. Le déplacement du fourrage pousse les prédateurs à suivre le mouvement, ils sont plus faciles à localiser.
Les bons moments
La faible luminosité et les eaux piquées sont un avantage pour les pêcheurs car le mimétisme des leurres est plus efficace et le pêcheur peut s’approcher plus discrètement. Malgré tout, l’aspe reste un poisson rusé et il s’alimente par phases d’activité. Celles-ci peuvent être plus longues qu’à la belle saison mais il y a tout de même des moments à privilégier pour tomber sur des poissons actifs. Le coup du matin demeure LE meilleur moment pour les traquer, il est important d’être au bord de l’eau dès la première minute de l’heure légale pour observer les chasses et profiter de la frénésie. En journée, l’activité est plus aléatoire et difficilement prévisible. Enfin, il y a toujours un coup à jouer avant la tombée de la nuit.
Des indices à surveiller : les champignons
L’automne est aussi la saison des champignons et on peut aisément faire un lien entre la bonne période pour pêcher l’aspe et celle de la pousse des cèpes de bordeaux ou amanites tue-mouche très repérables (et non comestibles). Pour pousser, ces deux champignons ont besoin d’une pluviométrie d’au moins cinquante millimètres en l’espace de trois semaines et d’une température des sols stable comprise entre quatorze et dix-sept degrés. Quand les premiers cèpes sortent, les eaux viennent de monter et de se refroidir en rivière, c’est la période de curée automnale. Un indice à surveiller de près si vous êtes cueilleur ou amateur de balades en forêt !
Dossier aspe