Je dois dire que je fais du coloris perche l’un de mes favoris. Je le trouve plutôt constant en matière de résultats durant toute la saison mais également sous toutes les latitudes. Dans la sélection de leurres que j’effectue avant chaque voyage de pêche, il y a forcément des robes perche.
L’imitation du naturel ?
La perche est clairement un poisson fourrage universel que l’on rencontre dans presque toutes les eaux à brochets. Son aire de répartition est particulièrement vaste. Certaines régions ibériques échappent à son implantation ainsi que certains lacs d’Amérique du Nord. Quoi qu’il en soit, même dans les régions où les zébrées sont absentes, le coloris perche reste performant pour des raisons que je vous révélerai ultérieurement. J’ai eu l’occasion de lire plusieurs études sur le bol alimentaire des brochets en Europe et, à chaque fois, les perches rentrent massivement dans le régime de maître Esox. Normal, car les perches constituent une espèce piscicole au fort potentiel de développement. Le dynamisme des populations est élevé et peut être comparé à celui des populations de poissons blancs. Dans les grands plans d’eau, les bancs de jeunes perches sont parfois aussi conséquents que les bancs de poissons blancs. Les brochets, parce qu’ils sont opportunistes, consomment régulièrement des perches. De ce fait, jouer sur le côté imitatif de notre leurre en choisissant un coloris fidèle à la robe du percidé prend tout son sens. Bien qu’il soit séduisant, je crois que ce critère un peu anthropomorphique n’est pas l’élément le plus important dans la qualité du coloris perche.
Drôle de zèbre
Que l’on récupère nos leurres de manière linéaire ou qu’on les anime, notre but est avant tout de les rendre faciles à repérer pour les prédateurs. Les perches ont une caractéristique physiologique que l’on remarque dès le premier regard et qui lui a valu le surnom de belle zébrée. Ces bandes dans le sens vertical sont toujours nettement marquées. Lorsque l’on utilise ces marques verticales sur nos leurres, on les rend faciles à remarquer pour les carnassiers. Les contrastes sont d’autant plus marqués que l’on entoure les bandes noires de couleurs plus ou moins vives. On sait aujourd’hui que cette notion de contraste, que l’on utilise aussi dans le cadre de l’effet silhouette d’un leurre (dos sombre, ventre plus clair) est un critère important à prendre en compte. Cela ne signifie pas que tous vos leurres monochromes doivent être mis au rebut, car ils ont également leur utilité. Lorsque l’on consulte les catalogues des fabricants, nous pouvons constater que derrière l’appellation perche se dégage de nombreux coloris. Nous avons bien entendu des coloris hyper réalistes et naturels, plus vrais que nature si j’ose dire. J’aime les sortir de la boîte lorsque les conditions de pêche demandent une approche discrète. Des eaux claires, une luminosité importante et une faible profondeur, autant de conditions qui militent pour ce type de coloris naturels. Il y a aussi des coloris perche, souvent appelés hot perch, qui exacerbent les contrastes, en incorporant parfois des teintes UV. Je privilégie en ce qui me concerne ces coloris pour les eaux les plus teintées, pour les pêches très profondes ou pour les journées à très faible luminosité.