Coin de pêche : le lac de l'Astarac, en Armagnac

Créé en 1976 en barrant l’Arrats peu après la confluence de ses deux branches constitutives, Arrats de Derrière et Arrats de Devant, le lac de l’Astarac est l’une des nombreuses retenues de stockage d’eau que compte le département du Gers. Situé au cœur d’une bucolique région de coteaux, sur les communes de Bézues-Bajon et Aussos, ce plan d’eau est le deuxième plus grand du Gers, ses dix millions de mètres cubes s’étalant sur 180 ha. Profond de 13 m au maximum lorsqu’il est plein, il dessine une sorte de V formé par les deux branches qui le constituent.

Une intéressante diversité

Il est surtout assez diversifié pour un lac de retenue, à la fois dans son contour, avec ces deux branches et deux belles anses marquées en rive droite dans sa partie aval, mais aussi en termes de profondeur. Comme la plupart des retenues de cette région, la rive gauche présente des pentes douces et assez régulières, tandis que la rive droite est plus pentue, accidentée et structurée. Chacune offre donc une topographie et des habitats différents, ce dont il faut tenir compte en fonction des espèces recherchées et de la saison. Le lac de l’Astarac recèle le peuplement classique de ce genre de retenue, avec une belle population de carpes, mais aussi plusieurs espèces de cyprinidés et, évidemment, des carnassiers. Il est réputé pour la pêche de la carpe, les plus beaux spécimens dépassant régulièrement la barre des 20 kg. La pêche de nuit n’y est autorisée que du bord, et la barque interdite pour amorcer ou déposer ses lignes. Ce plan d’eau très productif abrite également une belle population de gardons, dont on peut faire de belles bourriches à partir du printemps et jusqu’en début d’automne à toutes les techniques, canne, feeder, anglaise.

Des sandres de belle taille

Enfin, les carnassiers y sont évidemment bien présents et constituent un des grands attraits halieutiques du plan d’eau dans toute la région. Le sandre est l’espèce la plus recherchée ici. Il faut dire qu’il peut atteindre de belles tailles dans ces eaux riches, où des spécimens de 80 à 90 cm sont capturés quasiment chaque année. Les zones amont de chacun des deux bras du lac sont de très bons spots de début de saison. Les places y sont d’ailleurs plutôt chères quand revient l’ouverture !

Les bons secteurs

Ces secteurs sont riches en saules et en structures diverses, utilisées par les sandres pour s’abriter et pour se reproduire. La branche ouest (l’Arrats de Derrière) bénéficie d’une réalimentation par le canal de la Neste et est donc significativement alimentée, même au cœur de l’été, ce qui ne manque pas d’y attirer les poissons, sandres en tête. En automne et en hiver, les sandres recherchent des tenues plus profondes et la partie aval du plan d’eau est donc plus favorable, notamment côté rive droite. Le pied de la digue, pêchable uniquement en bateau (moteur électrique) ou en float-tube, constitue évidemment une valeur sûre. La mise à l’eau est située sur la rive gauche, au bout d’une piste d’accès partant de la D40, juste au sud du lieu-dit Embats. Elle n’est pas particulièrement aménagée, mais est tout à fait fonctionnelle et ne présente pas de difficulté majeure.

Perches et brochets aussi

Outre le sandre, la perche est aussi très présente dans le lac de l’Astarac, constituant une des captures les plus régulières des pêcheurs de carnassiers. Elle y atteint régulièrement des tailles honorables et les belles surprises ne sont pas rares. Les bancs, très mobiles, suivent globalement les mêmes tendances de tenue saisonnière que les sandres. Troisième espèce de carnassiers présente, le brochet se reproduit et bénéficie d’apports réguliers par la fédération de pêche. Il y grossit relativement bien et offre donc l’opportunité de belles captures. Une donnée importante à prendre en compte pour pêcher ce plan d’eau est le marnage, qui peut être variable selon les années et la demande en irrigation, mais est de toute façon souvent important (plusieurs mètres). Lorsqu’il est plein, le lac offre de belles structures en bordure –saules, arbustes divers, arbres morts– qui constituent par endroits de beaux abris. Toutes sont des postes de premier ordre que les carnassiers exploitent pour piéger les poissons blancs, notamment au printemps lorsque ceux-ci s’y reproduisent, près des berges en pente douce et végétalisées.

Un plan complet en ligne

En revanche, dès que le niveau baisse, ces structures ne sont plus dans l’eau et les tenues des carnassiers sont alors liées à la topographie des fonds. À ce sujet, la fédération départementale a mis en ligne sur son site Internet une bathymétrie complète du plan d’eau, bien réalisée et très utile. Le lac de l’Astarac est très facilement accessible. La rive gauche est en effet longée par la D40 d’où partent plusieurs routes ou pistes qui mènent jusqu’aux berges. Cette même voie permet en outre un accès à un parking situé à proximité de la digue qu’il est ensuite facile de traverser vers la rive droite. Enfin, deux parkings utiles ont été aménagés rive droite, l’un à l’extrémité amont de la branche est, l’autre au bout d’une route débouchant au milieu de la rive, d’où on peut entamer une prospection vers l’amont ou l’aval. Outre les qualités halieutiques du lac de l’Astarac, faut-il également rappeler la douceur de vivre et la riche gastronomie du département du Gers, où de nombreux producteurs locaux rivalisent de savoir-faire ? S’il est vrai qu’on dit qu’ici le bonheur est dans le pré, il peut de toute évidence être aussi au bord de l’eau.