Qui n’a pas rêvé un jour de jeter sa ligne dans les eaux du Jurassique, parmi les monstres cuirassés et gigantesques de l’époque des dinosaures ? Un de ces monstres est parvenu jusqu’à notre temps : l’esturgeon. À en croire les fossiles qui ornent les muséums, l’esturgeon était déjà là il y a cent cinquante millions d’années. Il a gobé des ammonites et vu s’éteindre les T-rex ; les plésiosaures se sont usé les dents sur ses plaques osseuses… mais lui est resté le même. Il y a encore quelques siècles, ce grand poisson régnait en maître sur tous les fleuves de l’hémisphère Nord. Le plus immense silure ferait figure de nain à côté des esturgeons de plus d’une tonne, que l’on croisait encore à Paris dans la Seine à la fin de l’Ancien Régime. Hélas, à force de barrages et de surpêche, l’animal s’est raréfié à l’orée de l’ère industrielle. Le XXe siècle a vu les 24 espèces d’esturgeon, qui avaient traversé des millions d’années sans problème, passer de rois des rivières à survivants en danger critique d’extinction. Trois ont disparu, les autres sont en sursis. Mais en Amérique du Nord, quelques cours d’eau ont vu revenir le légendaire esturgeon blanc, grâce à de fortes mesur
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