Le pourquoi du comment
Il faut revenir aux sources de cet « évènement » pour comprendre le but de la manœuvre. Cette vidange fermée au public était organisée depuis longue date. Il était nécessaire de mettre à sec pour effectuer des travaux d’étanchéité sur le barrage. Ces travaux sont supervisés et pris en charge par l’état, ils doivent durer 4 mois et représentent une somme colossale de 7,5 millions d’euros. Après plusieurs réunions, une décision collégiale avec les différents intervenants avait scellé un début d’abaissement à mi-aout pour une mise à sec à la mi-septembre. La fédération de pêche de la Nièvre avait émis ses craintes au vu des différentes conditions néfastes (température de l’eau, pas assez d’oxygène dissous…) pour le bon déroulement d’une vidange. Malgré tout, la date fût fixée, l’idée de ne pas amputer les retombées économiques du tourisme pour la saison estivale à venir semblait peser plus fort que la faune aquatique des Settons. La pêche s’est déroulée avec une grille après que les poissons soient passés par les buses d’écoulement. La remise en eau est prévue pour janvier 2023 avec l’espérance que le barrage soit plein pour la saison estivale.
Les chiffres clefs
Les intervenants de la DDT de la Nièvre se félicitent d’avoir extrait 12 tonnes de poissons vivants du lac. Ils estiment qu’une perte de 50% est une franche réussite dans ces conditions, sachant que l’état avait prévu une mortalité totale de 100% ! Ces chiffres sont à prendre avec des pincettes car nous avons mené notre petite enquête auprès des différents intervenants. Nous tenons à préciser quel seul le directeur de la DDT de la Nièvre n’a pas souhaité répondre à nos questions. En revanche, la fédération et les différentes AAPPMA sollicitées ont jouées le jeu, tout comme quelques bénévoles présents sur place. Nous pouvons certifier que 7 tonnes de poissons ont été sauvés. La moitié de ce volume a rejoint des étangs de stockage pour être réintroduit dans le lac après remplissage. L’autre moitié a été introduite dans un canal ainsi que sur un autre barrage. 5 tonnes de poisson sont parties sur les étals de différents restaurateurs, principalement des carnassiers maillés. Entre 10 et 12 tonnes ont terminées dans une benne d’équarrissage.
Pour synthétiser, 7 tonnes de poissons sauvés pour une mortalité d’environ 15 à 17 tonnes. Soit une perte sèche du cheptel aux alentours des 70 %. La fédé d’abord montrée du doigt a plutôt cherchée à limiter les dégâts, il faut savoir que les différents bénévoles (Fédération et AAPPMA) n’avaient même pas accès au lieu de pêche. On leur amenait les poissons et ils s’occupaient du transfert à l’aide de 5 camions équipés. Certaines grosses carpes des Settons pesant entre 25 et 30 kilos ont pues être sauvés, pour d’autres, l’issue a été fatale. Dernier chiffre majeur, l’état va injecter une enveloppe de 120000 euros pour de futurs rempoissonnements aux Settons, avec en plus un complément en carnassier. Réussite ou fiasco ? A vous de juger.