1. Attaquer de loin
Nous le savons bien, les grosses chaleurs estivales sont loin d’être les conditions idéales pour pêcher la truite. Les niveaux d’étiage réduisent la taille et le nombre des caches et augmentent sensiblement la température de l’eau, ce qui a pour conséquence de stresser les poissons. Il faut alors faire preuve d’une extrême discrétion dans tous ses mouvements, dans ses approches de Sioux, surtout si, en même temps, et c’est souvent le cas, les eaux se sont éclaircies. Les lancers doivent être très nettement allongés, si possible sans qu’il soit besoin d’entrer dans l’eau. L’important est de se tenir toujours à bonne distance des principales zones de nutrition. Et ce sont en général les plus courantes, situées en tête de coup. Il faut prendre les poissons à distance, par effet de surprise, souvent dès le premier passage du leurre. C’est l’un des rares cas de figure où, justement, le pêcheur aux leurres, équipé d’un moulinet spinning, peut prendre l’avantage sur ses confrères pratiquant, eux, au tambour tournant. Il ne faut pas hésiter parfois à effectuer des lancers puissants, en utilisant ses deux mains, pour gagner encore en distance.
2. Prospecter les courants
Dans les petites rivières dont la source ne se trouve pas haut en montagne, le taux d’oxygénation baisse parfois drastiquement en été. Les farios se concentrent sur les veines les plus turbulentes où l’aération de l’eau est la plus importante. Il faut donc chercher les portions les plus chaotiques ou avec un peu de dénivelé et des ruptures de pente plus ou moins importantes. Les zones de radiers ou de rétrécissement du lit mineur deviennent aussi intéressantes, alors qu’elles n’étaient pas forcément occupées jusque-là. Les leurres durs permettent de peigner rapidement ces secteurs rapides et courants. Il faut se concentrer sur les têtes de pool où les farios restent actives, sans perdre de temps sur les secteurs mous désertés ou peuplés de truites apathiques.
3. Choisir de petits leurres
Les truites fario se concentrent sur de petites proies et les niveaux bas nécessitent des leurres légers et discrets qui descendent peu dans la couche d’eau. D’autant que ces poissons, quand ils sont actifs, ont souvent le nez à l’air. C’est le moment de sortir la bijouterie. À la cuiller tournante, il ne faut pas hésiter à pêcher avec des modèles de moins de 2g (n°0 ou 00). Les poissons-nageurs de moins de 4 cm, peu utilisés le reste de la saison, peuvent faire la différence. Flottants et suspending sont à privilégier. Au leurre souple, oubliez le shad au profit des minuscules créatures de moins de 2,5cm, discrètement présentées sur une tête de moins de 0,6g ou sur un hameçon simple légèrement plombé. Dans les cascatelles, où il reste encore un peu d’oxygénation, c’est très efficace.
4. Affiner la ligne
Les mini-leurres, précieux à cette période de l’année, nécessitent un diamètre de nylon inférieur au 16/100 pour pouvoir s’exprimer. Concernant spécifiquement les micro-cuillers, il est même préférable de descendre au 12/100 pour que la rotation puisse s’effectuer convenablement. Cette finesse ne doit pas seulement concerner la pointe mais toute la ligne car il faut lancer des poids très légers, parfois à grande distance. Dans les eaux basses et cristallines, la discrétion du fil peut aussi faire la différence sur des farios affûtées. Le problème de la perte des leurres se pose moins à cette période de l’année où les niveaux permettent de les récupérer facilement.
5. Chercher l’ombre
Fortes luminosités et niveaux bas complexifient la pêche. C’est dans les secteurs ombragés que les farios seront les plus agressives face aux leurres. Dans ce contexte difficile, les petits ruisseaux boisés, couverts d’un épais manteau végétal qui réduit fortement l’impact des rayons du soleil, sont particulièrement bien adaptés à l’ultra-léger avec de toutes petites cannes. Les secteurs de gorges, où la lumière du soleil pénètre plus tardivement, conservent bien la fraîcheur. Ils offrent eux aussi des conditions acceptables même dans les grosses périodes caniculaires. Sur les cours d’eau ouverts, il faudra donner la priorité à la prospection des veines et postes protégés du soleil par la végétation rivulaire ou les aménagements humains.
6. Exploiter le matin et le soir
En juillet-août, on a tout intérêt à exploiter le début et la toute fin de journée. Ce sont des moments de faible intensité lumineuse auxquels s’ajoute une baisse de la température de l’eau (le matin seulement). Dès le lever du jour et jusqu’à 9h, voire plus tard si la rivière est encaissée, les truites sont généralement agressives. Il faut en profiter en pêchant vite, ce que l’ultra-léger fait très bien. C’est le meilleur créneau de la journée. Plus court et moins facile à négocier aux leurres, le coup du soir offre quand même de belles opportunités sur les beaux poissons. Il faut y croire jusqu’au dernier lancer! En présence de gobages, une minuscule tournante ramenée haut est parfois la solution. Dans le cas inverse, un leurre blanc, dur ou souple, adapté à la faible luminosité est une option intéressante.
7. Battre du terrain
Au plus fort de l’été, les belles pêches insistantes ne sont plus vraiment d’actualité. Les truites encore mordeuses attaquent tout de suite et n’hésitent pas à faire de grands écarts latéraux… encore faut-il de beaux courants. Il faut donc parfois parcourir beaucoup de linéaire afin de trouver ces postes un peu turbulents. Le lancer n’a pas d’équivalent en matière de vitesse de prospection, grâce à sa capacité à attaquer les coups de loin. Tout en continuant à marcher, on fait un ou deux passages rapides dans les veines principales puis on passe au poste suivant et ainsi de suite. Avec des distances parcourues supérieures à celles possibles au toc et à la mouche, le leurre peut tirer son épingle du jeu.
8. Parier sur la tournante
Par sa propension à pêcher les zones turbulentes avec peu de fond, la cuiller est incontournable, n’en déplaise à ceux qui la considèrent comme dépassée. Les poissons-nageurs, même petits, ont toujours besoin d’un peu d’eau pour s’exprimer et sont pénalisés, davantage encore quand il y a de la mousse verte. La tournante se met en action quasiment dès l’impact surtout si on prend soin de ne pas rabattre le pick-up immédiatement et de la ramener «au doigt » dans les premiers décimètres. C’est redoutable sur des postes souvent réduits par le manque d’eau. Même si cela est contre-intuitif, il ne faut pas non plus négliger sa capacité imitative surtout si elle est agrémentée d’un teaser mouche. Une minuscule cuillère ramenée près de la surface est probablement ce qui ressemble le plus à un insecte tombé dans l’eau et bourdonnant, proie estivale par excellence.
9. Pêcher à vue
Quand les eaux sont très basses, la pêche s’apparente parfois à une véritable traque où l’approche est décisive. Comme le lit de la rivière se réduit et que les eaux sont très claires, il est assez facile de repérer les salmonidés. Plus qu’à d’autres saisons, ce peut être à la base de la tactique face à de grosses farios. La phase de repérage peut être concomitante ou pas avec le moment de pêche. Dans le premier cas, on recherche les farios actives, dans le second les postes occupés, puis on revient lors de créneaux favorables. Mais un salmonidé repéré est loin d’être pris, surtout aux leurres. La miniaturisation des proies proposées et une extrême discrétion dans votre approche doivent être de mise pour avoir des chances de le faire craquer.
10. Miser à fond sur le noir
L’efficacité des tournantes à palette noire est une des bases de l’ultra-léger. Mais cette couleur peut se décliner sur d’autres leurres. Des tests se sont en effet révélés très concluants, aux plus chaudes heures de l’été, en pêchant avec une imitation de mouche naturelle montée sur un hameçon simplement lesté avec un peu de fil de cuivre. Les teignes artificielles noires sont également très intéressantes. De même, des petits minnows aux coloris très sombres, voire complètement noirs, sont maintenant disponibles dans les gammes les plus complètes. À essayer pour ceux qui utilisent exclusivement les poissons-nageurs.