En fait, tout cela ne serait pas arrivé s’il n’y avait eu la création de la désormais célèbre Muiras Mouse. Ce leurre a pour principales caractéristiques de posséder une large queue en forme de virgule ainsi qu’une tête solide faisant office de bavette et poussant beaucoup d’eau. L’ennui pour les pêcheurs de carnassiers à la mouche, c’est qu’une Muiras Mouse pèse facilement ses 100 g et qu’il est donc terriblement difficile pour eux de transposer ce concept.
Nicklaus l’a pensé et l’a montré
C’était sans compter sur les capacités conceptuelles des monteurs de mouches. Dans ce domaine, il faut bien avouer que nos amis de l’Europe du Nord ont une imagination fertile et se sont donc emparés du concept pour proposer une imitation qui s’inspire de la Muiras Mouse. À ma connaissance, c’est Nicklaus Bauer, le célèbre pêcheur de brochet suédois, qui a le premier décliné le concept et l’a présenté au grand public dans des vidéos. Un peu plus tard, c’est Paolo Pachiarrini qui a proposé à la vente un Waterpushing disc, littéralement « le disque qui pousse l’eau », et qui permet ainsi de proposer des montages reprenant conceptuellement les atouts de la Muiras Mouse. En réalité, ce disque est tout simplement constitué de mousse de 2 mm d’épaisseur sur laquelle un film plastique est collé. Ce film plastique semble le même que celui utilisé pour confectionner les Wiggle tails et les Dragon tails. Cet élément est assez simple à poser même pour un monteur de mouche novice. Il suffit de percer un trou dans son centre adapté à la taille de l’hameçon de votre montage. Il faut ensuite caler le disque sur des fibres de bucktails et terminer par le nœud final.
Au bord de l’eau
La taille relativement réduite du disque n’est pas franchement un obstacle au lancer dès lors que l’on dispose du matériel adapté. Un ensemble capable de lancer une soie de 9 et disposant d’une tête de lancer courte pour charger rapidement la canne permettra de faire correctement le job. Le disque amène un peu de résistance et de vrombissement lors des faux lancers, mais cela reste tout à fait raisonnable. Bien sûr, plus il y a de vent et plus le lancer sera contrarié, mais il s’agit bien là d’une des contraintes habituelles et bien connues pour le pêcheur à la mouche. Côté animation, il faut apprendre à se servir de l’inertie que provoque la résistance du disque dans l’élément liquide. J’ai personnellement tout naturellement dans un premier temps privilégié les tirées amples. Avec un streamer évoluant juste sous la surface, c’est particulièrement visuel, car le disque provoque en effet un beau mouvement d’eau. Dire qu’il fonctionne comme la bavette d’un leurre serait certes exagéré, mais il faut bien avouer qu’il provoque de beaux remous à chaque tirée. Si, en plus, on l’associe à un appendice caudal, on a ici clairement affaire à une mouche qui saura se faire remarquer par les brochets. J’ai également remarqué que les petites tirées sur de courtes distances étaient certes moins spectaculaires, néanmoins diaboliquement efficaces. Incontestablement, le petit disque donne de la vie à notre streamer. Il ne fait donc aucun doute que ce nouvel accessoire de montage fait le bonheur des pêcheurs à la mouche, mais les pêcheurs aux leurres feraient également bien de s’intéresser à ce concept qui, si l’on réfléchit bien, n’est pas très éloigné du disque en plastique transparent utilisé sur les montures à vairon dites « godilles ». L’installation d’un petit disque devant un leurre souple vaut probablement le coup de se poser la question. Si vous souhaitez aller plus loin dans l’utilisation de ces disques et surtout si vous souhaitez vous en procurer, le site de VPC de Guillaume Legarrec As de pêche est particulièrement bien achalandé et dispose de tout le nécessaire pour vos montages. Les montages réalisés pour cet article ont été réalisés par Guillaume, que nous remercions donc au passage pour sa contribution !