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Bien choisir ses hameçons pour la pêche de la carpe au posé

Éric nous dévoile l’intérêt des différentes formes d’hameçons pour pêcher la carpe à l’aide de bouillettes.

Crédit photo Eric Deboutrois
Les hameçons pour la carpe sont spécifiquement adaptés à la pêche au posé. Une fois dans l’eau, ce sont eux, et presque eux seuls, qui feront que le poisson se piquera ou pas !

C’est le principe même d’un montage de fuite. La carpe aspire et trie ce qu’elle veut manger. Ce qui lui semble comestible est broyé par ses dents pharyngiennes tandis qu’elle rejette ce qu’elle ne veut pas, et bien souvent nos hameçons avant même que le bas de ligne ne se tende sur l’inertie du plomb. Voilà pour la théorie.

La hampe

Dans la pratique quelques points concernant la hampe, l’œillet ou la pointe peuvent à priori sembler être du domaine du détail. En fait ils contribuent très directement à l’efficacité des montages. Mécaniquement les hameçons à hampe longue basculent plus vite pointe en bas et piquent plus vite, limitant ainsi la possibilité de rejet de l’esche. L’inconvénient, c’est qu’en piquant vite à l’aspiration, l’hameçon accroche des chairs buccales molles, au risque donc de décrocher. A contrario les hampes courtes basculent plus tardivement et piquent (s’ils ne sont pas éjectés) presque systématiquement en bordure de lèvre inférieure, plus dure, pour mieux s’y ancrer. L’alternative la plus en vogue actuellement est d’utiliser des hameçons à hampe courbe, un bon compromis entre les deux.

Muni d’une très longue hampe et d’une pointe droite, cet hameçon bascule rapidement et pique très vite la carpe venant d’aspirer l’appât.
Crédit photo : Eric Deboutrois

L'oeillet

Compte tenu des matériaux utilisés pour confectionner les bas de ligne (tresse gainée ou non, gros Nylon ou fluorocarbone), les hameçons à œillet sont plus adaptés. L’œillet peut être tourné vers l’extérieur, droit, ou rentrant vers l’intérieur. Pour faire simple, ceux extérieurs sont utilisés pour pêcher avec des bas de ligne rigides (fluorocarbone ou Nylon de gros diamètre) afin de ne pas faire un angle trop fermé entre l’hameçon et le bas de ligne. On les utilise pour réaliser des montages spécifiques comme le chodrig ou encore le hinged stiff rig (montage rigide articulé). Ceci dit les hameçons les plus classiquement utilisés sont ceux à œillet droit ou rentrant, combinés à des tresses plus ou moins souples. Le fait de passer sa tresse de l’extérieur vers l’intérieur et jamais l’inverse lorsque l’on réalise son nœud, contribue à la bonne bascule de l’hameçon.

La pointe

Elle peut être droite ou rentrante. Une pointe droite pique plus vite mais s’use aussi plus vite ne serait-ce qu’en frottant sur le fond. Une pointe rentrante a l’avantage de mieux tenir en bouche une fois piquée. Encore une fois, le choix dépend de la façon dont les poissons se nourrissent. S’ils sont plutôt mobiles (poissons peu pêchés ou habitués à un amorçage dispersé) et que leur bouche est plutôt charnue et tendre, une pointe rentrante sera parfaite. Dans le cas contraire (pêche en hiver, poissons tatillons, lèvres dures) on préférera une pointe droite.

Hampe droite et pointe rentrante sans ardillon (en haut), hampes droites et pointes droites (milieu et bas).
Crédit photo : Eric Deboutrois

Piquant et fort de fer

C’est d’une logique imparable : il faut moins forcer pour enfoncer une aiguille qu’un pieu. Autrement dit plus la pointe sera affinée et longue, plus elle sera piquante. Il y aura toujours ce dilemme entre piquant et solidité, c’est-à-dire entre diamètre de fer et taille d’hameçon. Quand la pêche doit être forte, à cause des obstacles, on ne peut pas se permettre de se faire ouvrir les hameçons sur le premier poisson que l’on tentera de contrer. En compétition en revanche, quand la gagne se fait sur des poissons de quelques kilos et qu’il faut aller les chercher plus loin que les adversaires en utilisant des corps de ligne fins, autant prendre aussi des hameçons fins de fer ultra-piquants.

L'ardillon

Vous trouvez dans le commerce des hameçons à ardillon, à micro-ardillon et sans ardillon. Dans beaucoup de plans d’eau commerciaux, où la pression de pêche est importante et les bouches des poissons sollicitées, l’ardillon est interdit pour pouvoir décrocher plus facilement les carpes une fois dans l’épuisette, où pour qu’elles puissent s’en débarrasser toutes seules en cas de casse. Bien souvent, l’ardillon est là pour pallier les erreurs du pêcheur lors du combat. Si vous voulez ou si vous devez pêcher sans ardillon, il faut absolument éviter de laisser du mou dans la ligne, au risque de décrocher avant l’épuisette. Il est alors intéressant de privilégier des hameçons à pointe rentrante pour les raisons évoquées.

Seule différence entre ces deux modèles : œillet rentrant (en haut) et œillet sortant (en bas).
Crédit photo : Eric Deboutrois

Les aligneurs de ligne

Il y a une bonne vingtaine d’années, il existait une forme d’hameçon appelée bent-hook, dont la hampe était pliée en son milieu. Il avait la particularité de tourner très vite, mais le revers de la médaille était de faire des boutonnières dans la bouche des carpes durant le combat, ce qui arrive aussi avec les longues hampes. Les carpistes l’ont abandonné d’eux-mêmes et ont trouvé une alternative : l’aligneur de ligne. Il s’agit d’un morceau de gaine qui permet d’allonger un tout petit peu la hampe et de la couder pour faire sortir le bas de ligne vers le bas. Il existe aujourd’hui dans le commerce des accessoires coudés en silicone, qui accélèrent la bascule de l’hameçon et rendent le montage plus agressif. C’est aussi la longueur du bas de ligne qui définit le moment où l’hameçon va basculer, au moment où il va se tendre sur l’inertie du plomb. Il n’y a pas de règle absolue au sens où un montage peut s’avérer adapté à une eau et moins à une autre, encore une fois en fonction de la façon dont les poissons se nourrissent. Prenez l’habitude de regarder comment vos carpes sont piquées : trop loin dans la bouche c’est soit que votre montage est trop agressif, soit que le bas de ligne est trop long, ou les deux.

Différentes formes d’hameçons courbés.
Crédit photo : Eric Deboutrois

La plombée de prépiquage

À plusieurs reprises j’ai parlé du moment où l’hameçon basculait pointe vers le bas, lorsque le bas de ligne se tendait. Pour mieux comprendre ce phénomène on peut le reproduire en posant son hameçon dans la paume de la main, représentant la bouche de la carpe et en tendant le bas de ligne. Vous constaterez ainsi que certains montages basculent plus vite que d’autres. Depuis plus d’une vingtaine d’années, je pêche quasi exclusivement avec des bouillettes flottantes, notamment pour avoir la garantie d’être toujours pêchant. J’équilibre cette flottante avec une cendrée de 2 g pincée à quelques millimètres de l’œillet de l’hameçon, qui a aussi l’avantage d’accélérer cette bascule. On peut faire de même avec des olivettes de 5, 10 g voire plus. C’est ce qu’il y a de plus simple pour accélérer le prépiquage sans entrer dans le domaine de montages hyper-techniques qui, à mon avis, ne se justifient que très rarement.

 

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