Bien sûr qu’aujourd’hui la verticale n’a plus vraiment de secret pour l’ensemble des pêcheurs français. Tout le monde maîtrise parfaitement la présentation d’un LS à l’aplomb du bateau, ou légèrement de trois quarts arrière. Mais avez-vous déjà effectué des tests en allant à l’encontre des règles de cette méthode ? Avez-vous déjà eu l’audace de ne pas pêcher comme les autres, au risque de ne pas avoir de touche ? C’est en réalisant certaines expériences que nous avons quelques fois de belles surprises. Si vous faites partie de ces pêcheurs, alors vous avez peut être déjà fait ces tests, pour les autres, lisez attentivement ces quelques lignes, car des éléments techniques vont probablement vous intéresser !
Une verticale adaptable…
Lorsque l’eau se refroidit, une présentation verticale du leurre prend souvent le dessus sur les autres techniques. Permettant de faire évoluer le LS au ras du fond à faible vitesse, les sandres réagissent parfaitement à cette présentation. Mais lorsque nous traquons les poissons des zones relativement surpêchées, alors la pêche devient de plus en plus difficile. Pourtant, les carnassiers sont toujours là, car nous les observons sur nos appareils électroniques. Éduqués par de nombreuses captures, les sandres observent nos leurres mais rechignent à les attaquer de nouveau. Il faut alors sortir du schéma classique de la verticale pour inciter les carnassiers à revenir fermer la gueule sur notre artificiel.
Les combinaisons de teasers
- Dans une eau de crue chargée, privilégiez un bas de ligne en fil f luorocarbone de 35/100 ; en bas une tête plombée de 20 à 28 g, montée avec un shad de 5 pouces vert chartreux ; en teaser un slug de 4 pouces, orange ou jaune monté sur un hameçon simple drop-shot n° 4 à 2.
- Dans une eau claire et calme, il est préférable d’employer un fil f luorocarbone de 25 à 30/100 sur une TP de 14 à 17 g avec les mêmes formes de leurres, mais sur des couleurs naturelles allant du blanc au vert, bleu, violet ou marron translucide à paillettes
Double chance
La première chose qui peut relancer l’agressivité des sandres, c’est de mettre deux leurres sur la ligne. Le fait d’employer un teaser a environ 50 cm au-dessus du LS du bas peut avoir plu sieurs intérêts. Avec un shad et un slug sur la même ligne, vous allez rapidement vous rendre compte du leurre le plus efficace. Bien sûr, il convient souvent de tester différents coloris et modèles de leurres souples avant de trouver réellement « le leurre » du jour. Simple à mettre en œuvre, le montage est réalisé sur un fil fluorocarbone de 30 à 35/100. Dans l’idée d’un montage « drop shot », le LS du bas est enfilé sur une tête plombée classique de 14 à 30 g. Le leurre du haut est enfilé sur un hameçon simple ou texan de belle taille, ce dernier étant attaché sur le fil par un nœud palomar. Pour ne pas déséquilibrer la ligne, le plus petit des leurres est placé sur l’hameçon du haut. Ainsi, de multiples combinaisons de couleurs, de tailles, de formes sont envisageables, toujours en respectant les règles dans la sélection des LS. Lorsqu’une touche est perçue, il est intéressant d’observer le leurre qui a été attaqué. Il convient alors de changer la couleur du leurre qui n’a pas été menacé, afin de procéder par élimination. Employer deux LS sur la même ligne facilite la sélection du leurre de jour. Mais, plus encore, il déclenche également chez les percidés une forme d’agressivité en concurrence alimentaire. Perturbés par l’apparition de ces deux proies faciles, les sandres viennent mettre un coup de mâchoire dans un des artificiels. Le fait d’employer un shad volumineux en bas et un petit grub en haut ressemble à une poursuite, une chasse. Le carnassier entre alors dans cette concurrence alimentaire et son agressivité est stimulé. Bien évidemment, il cible l’artificiel qui l’intrigue le plus. Une fois le LS le plus efficace trouvé, vous pouvez revenir sur une verticale classique.
Comme au Canada
Inspiré de la pêche du « doré » au Canada, une présentation différente va nous permettre de déjouer la méfiance des carnassiers. Le fameux « marcheur de fond », comme l’utilisent les pêcheurs canadiens, est redoutable sur les carnassiers. Il est donc évident que cette présentation soit également efficace sur nos percidés. Si, de l’autre côté de l’Atlantique, cette pêche se pratique essentiellement en traîne, nous l’avons adaptée afin de pêcher plus lentement et respecter la législation. Toujours en technique verticale, nous utilisons une tresse de corps de ligne en 14/100 suivie d’un bas de ligne long d’environ 1 m en fil fluorocarbone de 35/100. À l’extrémité du fil est raccordé un émerillon baril. Ce dernier est enfilé à son tour sur un anneau brisé comportant deux autres émerillons barils. Les trois barils enfilés sur le même anneau brisé sont de 10 kg de résistance. Le second baril, lui, est raccordé à un plomb poire d’environ 20 g. Enfin, sur le troisième baril est raccordé un bas de ligne en fluoro de 30/100, long d’environ 1 m. Un hameçon simple texan ou droit vient armer un LS qui évoluera lentement au ras du fond. Il est possible de placer le plomb poire sur une empile en fil Nylon de 20/100, d’environ 20-30 cm, afin de surélever le shad ou le grub du fond. Redoutable sur des poissons éduqués, ce « traînard » vertical reste assez méconnu en France. Ce qui fait l’efficacité de ce montage, c’est la nage du leurre qui est complètement naturelle, car ce dernier n’a pas de lest. Il est donc possible de réaliser des pauses, afin de laisser l’artificiel tomber lentement vers le fond. Et souvent, c’est à ce moment précis que le leurre est aspiré. Même s’il y a un mètre de bas de ligne, les touches sont souvent franches. Le LS n’ayant aucune retenue, il part profondément au fond de la gueule du carnassier. Les brochets ne résistent pas à l’envie d’attaquer notre montage.
Malheureusement, il est fréquent de se faire couper au moment de la touche. Mais sandre ou brochet, il faut choisir ! Une petite astuce consiste à placer sur la ligne une bille de liège, ou un pop-up (bouillette flottante). Enfilée à l’aide d’une aiguille à bouillette sur le bas de ligne, cette bille flottante est placée contre le leurre. Elle a pour effet de le décoller du fond. En fonction des couleurs, certaines bouillettes flottantes apportent une touche de couleur qui reste très appréciée des carnassiers lorsque les eaux sont teintées. En eaux claires, les montages plus discrets donnent de meilleurs résultats. Il n’est donc pas nécessaire de placer une bille flottante sur le devant du leurre. Sur ce « traînard », le choix d’un LS de type grub rapporte souvent de bons résultats. Grâce à sa virgule en mouvement permanent, ce leurre peut être récupéré plus lentement qu’un shad. C’est ce qui en fait toute son efficacité ! Une variante consiste à remplacer le plomb poire par un LS avec une tête plombée. C’est souvent un shad qui est utilisé dans ce genre de présentation. L’avantage étant de proposer au sandre deux vibrations différentes afin de connaître rapidement le leurre du jour. Le LS ayant plus de portance dans l’eau que le plomb seul, il est nécessaire de légèrement surplomber, afin de mieux percevoir les deux leurres. En cas de doute, ferrez ! Lorsqu’une touche survient sur le leurre du dessus, la perception peut être soit un petit « toc », soit une sensation de légèreté soudaine dans la canne. Celle-ci est due au fait que le carnassier a attaqué dans le sens de progression du bateau. Le sandre poussant la ligne au lieu de tirer dessus, c’est un mou qui est ressenti. Il faut alors ferrer de manière ample sans ménagement, afin de récupérer la bannière qui s’est formée lors de l’attaque. Mais, souvent, le leurre est aspiré profondément et le sandre, le brochet ou la perche sont bien piqués.
Une verticale au leurre mais aussi aux appâts !
Vous êtes un inconditionnel du leurre et enfiler un ver ou un petit poisson sur un hameçon vous donne des boutons, je vous comprends parfaitement ! Mais sachez que vous passez à côté de captures exceptionnelles. C’est réellement en eaux claires que la différence de résultat est flagrante entre le naturel et l’artificiel. Dans ces conditions, le carnassier prend toujours le temps d’observer avant d’attaquer. Les leurres sont souvent suivis mais rarement attaqués. Il faut alors être attentif à employer des modèles artificiels très imitatifs, afin d’arriver à déjouer la méfiance des carnassiers. Comme déjà décrit dans des articles précédents, le signal « œil » doit être présent sur le leurre ou la tête plombée. Cela ajoute de la vie à notre leurre. Ce détail est tellement important que, sans celui-ci, il est très compliqué d’avoir une touche. Mais même avec des yeux, face à un gardon ou une ablette, le leurre ne pourra pas lutter. Monté mort sur une tête sabot épingle et vivant sur un traînard ou un drop, le poissonnet fait toujours craquer l’ensemble des carnassiers. Alors, sur des journées difficiles, voire impossibles, n’hésitez pas à ressortir le naturel, car il est réellement le sauve bredouille. Bien sûr, cela implique d’avoir pris soin de conserver nos vifs avant la partie de pêche. Mais l’alternative d’avoir quelques boîtes de vers est également efficace sur nos percidés. C’est réellement sur les montages « traînard » et « drop » que les gros lombrics nous rapportent de belles captures. Et là, vous allez me dire : « Oui, mais il n’y a pas d’œil sur un vers ! » En effet, mais l’autre paramètre qui finalise une attaque, c’est l’odeur ! Les effluves dégagés par une proie provoquent l’appétence du carnassier. Vous comprenez alors pourquoi il est nécessaire d’employer des attractants sur nos leurres. Encore une fois, c’est en changeant quelques détails dans notre approche que nous allons renouer avec le succès. Alors, n’hésitez pas à sortir des sentiers battus et tentez des expériences, car à la pêche, tout est possible du moment que la ligne est à l’eau.
N'oublions pas les attractants
N’en doutez plus, les pommades et les huiles odorantes sont de réels boosters d’efficacité. Lors des pêches hivernales, les sandres sont souvent endormis par les eaux froides. Le fait d’effectuer plusieurs passages sur une même zone avec des leurres odorants va éveiller l’appétit de ces derniers. Les arômes carnés, de crustacés et d’anis sont des références des pêches verticales du sandre. Arrêtons alors de pêcher avec des morceaux de plastique sans odeur ! Privilégiez cependant les pêches avec des attractants sous forme de crèmes, car ils resteront plus longtemps sur nos leurres.