Lorsque les carnassiers s’activent entre deux eaux, l’utilisation d’un tandem de leurres est particulièrement intéressante dans toutes les pêches en linéaire et en diagonale avec une récupération assez rapide, ou en « stop-and-go », mais également en animation lente à proximité du fond. En fait, peu de pêcheurs utilisent ces tandems. Ils pensent sans doute qu’ils sont trop complexes à réaliser ou encore qu’ils s’emmêlent lors de la récupération, ce qui n’est pas le cas en prenant quelques précautions. Ils limitent l’utilisation simultanée de plusieurs leurres, en général identiques, à leurs montages en drop shot. Il ne s’agit pas ici d’utiliser des modèles identiques pour créer l’illusion de proies affolées mais au contraire d’associer deux leurres radicalement différents, soit par leur nature, soit par leur taille.
Quelques suggestions de montage
Le premier type de montage simple que l’on peut imaginer consiste à associer un leurre assez volumineux figurant le prédateur avec un leurre beaucoup plus petit que l’on installe à environ 30 centimètres devant l’autre. Ce petit leurre antérieur est monté sur une très courte potence, ou directement sur un hameçon noué sur la ligne par un nœud Palomar. Les combinaisons possibles pour ce type de montage sont assez nombreuses : leurre souple - leurre souple, poisson nageur - leurre souple, poisson nageur - streamer et bien d’autres associations. Un de mes montages préférés marie un poisson nageur et un streamer, et, dans ce cas-là, j’installe volontiers le streamer sur une très courte potence de fort diamètre, ce qui, d’une part, le laisse plus mobile lors des arrêts de la récupération et d’autre part favorise le ferrage lorsque c’est lui qui est pris par le poisson. Dans l’association poisson nageur - petit leurre souple, il vaut mieux en revanche monter le leurre souple en direct sur le corps de ligne par un nœud Palomar car une potence, même en gros diamètre, aurait tendance à venir sans cesse s’emmêler dans le corps de ligne.
Très efficaces en verticale
On peut tout à fait envisager d’associer un grand et un petit leurre dans des pêches à la verticale. Deux types de montages sont alors à envisager. Le premier est un simple montage en drop shot dans lequel on installe deux leurres souples fort différents au niveau de leur taille. On installe le leurre le plus volumineux en bas, à proximité du plomb terminal et le plus petit à une vingtaine de centimètres au-dessus. Cela est en effet plus réaliste. Pour rendre ce montage vraiment efficace, l’animation doit être beaucoup moins minimaliste que celle habituellement mise en œuvre dans le drop shot classique avec de petits leurres souples. Ici, il ne faut pas hésiter à imprimer de temps à autre des coups de scion assez marqués ou procéder à des animations assez amples. L’autre option consiste à réaliser un montage « inversé », le grand leurre se trouvant au-dessus du petit, comme s’il cherchait sa pitance sur le fond. Ici, l’un de mes montages préférés associe une petite écrevisse montée sur un plomb sabot et un grand shad installé sur une potence à 25 centimètres au-dessus de l’écrevisse. Ce montage, à manier par de courtes tractions, est aussi efficace en pêche verticale qu’en « diagonale » et permet d’explorer différentes couches d’eau. Les gros brochets évoluant en eau profonde se montrent eux aussi intéressés par ce type de montage. Il est également possible d’associer ici un grand shad et un leurre souple Finess ou Worm de petite taille ; créant l’illusion d’un poisson venant se nourrir sur le fond. Pensez à tous ces montages en tandems dès que les carnassiers sont très actifs entre deux eaux ou, au contraire, lorsqu’ils semblent bouder tout ce qu’on leur propose.